Titre : Jules – De l’or à la croix
Scénariste : Olivier Peru
Dessinateurs : Lucio Leoni & Emanuela Negrin
Coloriste : Elodie Jacquemoire
Couverture : Kyko Duarte
Éditeur : Soleil
Parution : Août 2017
Prix : 15,95€
A la suite de Laurent le Magnifique, son fils Pierre a hérité d’une République érigée en royaume. Mais le faux souverain n’a pas les qualités de ses prédécesseurs, son arrogance et son oisiveté faisant même le jeu du redoutable moine dominicain Savonarole, dont les prêches enflammés ont transformé les rues de Florence. Pire, en s’abaissant devant le Roi de France venu reprendre Naples, il montre une faiblesse indigne de son rang et se voit rejeté par ses concitoyens. Pour reprendre le pouvoir, les Médicis comptent manipuler les Borgia, maîtres de Rome, grâce au génie politique du jeune Nicolas Machiavel…
Olivier Peru réussit l’exploit de synthétiser sans la simplifier cette époque ô combien riche et complexe de la longue histoire de Florence, la ville étant la réelle « héroïne » de cette série. Alors que les manigances sont multiples et que l’action décrite se déroule sur plusieurs années, le scénariste réussit à garder beaucoup de clarté et à exposer les vues de chacun sans que les dialogues ou les exposés ne soient trop alourdis. On ressort de la lecture plus riche de connaissances et désireux d’en apprendre davantage sur les rouages de cette fascinante mais terrible époque. Si Jules de Médicis obtient le rôle-titre, il n’en est qu’un élément, au même titre que son cousin Pierre, son frère Jean, Nicolas Machiavel, Savonarole ou César Borgia, tous indispensables dans cette grande tragédie. Lucio Leoni et Emanuela Negrin, dans un registre réaliste de toute beauté, très loin de leur duo sur une série jeunesse comme L’Instit Latouche, parviennent à tirer leur épingle au milieu des longs dialogues entre tous ces personnages hauts en couleur, avec un accent particulier sur la richesse des décors et l’expressivité de chacun.
Sans doute le tome le plus complexe et le plus passionnant de cette ambitieuse série.
Arnaud Gueury
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