
© 2015 Casterman
Titre : Le couteau dans la plaie
Scénariste : Blandine Le Callet
Dessinatrice : Nancy Peña
Coloristes : Sophie Dumas & Céline Badaroux-Denizon
Éditeur : Casterman
Parution : Janvier 2015
Prix : 15€
Un bateau approche de l’île de Colchide. Á son bord se trouvent les cousins de Médée qu’Aiétès souhaitait perdu en mer. Ironie du sort, non seulement ils ont atteint la Grèce mais ils en sont revenus avec cinquante Princes grecs, les Argonautes, afin de ramener la Toison d’Or. Un défi que doit relever le capitaine de l’expédition, Jason, afin de faire valoir son droit au trône d’Iolcos auprès de son oncle. Mais pour arriver à ses fins, il devra affronter les gardiens du trésor du Roi colche. Il sait également qu’il aura besoin de l’aide de Médée dont les connaissances en philtres et en magie ont été ventées par les fils de Phrixos. Subjuguée lors de son premier contact avec Jason, la jeune fille est tiraillée entre sa passion naissante et la loyauté qu’elle doit à son père malgré sa tyrannie. Elle doit alors faire un choix dont elle n’appréhende absolument pas les conséquences futures.
Blandine Le Callet déroule avec une extrême sensibilité sa version revisitée de la vie de Médée. Et en toute logique, Un couteau dans la plaie aborde l’épisode marquant de la mythologie grecque qu’est la conquête de la Toison d’Or par Jason et les Argonautes où l’héroïne joue un rôle crucial. Une plongée dans la légende que la romancière traite avec la même finesse d’écriture que le précédent opus. Après avoir présenté la jeunesse plutôt insouciante de l’apprentie sorcière, initiée très jeune aux mystères d’Hécate, la scénariste met en scène le moment où le destin de Médée bascule. La luxuriance des jardins du palais familiale faisant ainsi place à la froideur des scènes d’affrontement et des premières désillusions. Un album riche qui met à la disposition de Nancy Peña (Kitsune Udon) une grande diversité de situations lui permettant de faire montre d’une belle maîtrise graphique. Son dessin a encore gagné en maturité et la dessinatrice nous gratifie de quelques perles sur lesquelles on s’attarde avec plaisir. Á noter également, le très beau travail à quatre mains de Sophie Dumas et Céline Badaroux-Denizon en ce qui concerne la mise en couleurs. La palette chromatique utilisée par les deux artistes est en parfaite symbiose avec le récit.
Quatre femmes, un mythe et une brillante confirmation quant à la qualité de cette série.
Stéphane Girardot
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