
© 2014 Editions Delcourt
Titre : La Tyrannie
Scénariste – Dessinateur : Jérémie Moreau
Éditeur : Delcourt
Collection : Encrages
Parution : Janvier 2014
Prix : 15,95€
Max Winson est, à 25 ans, l’idole de la population. Mais qui est-il ? Tout simplement le seul joueur de tennis invaincu sur le circuit depuis le début de sa carrière, pas une seule défaite à son actif et des titres à foison. Pour en arriver là, c’est son père tyrannique qui a pris en charge son entraînement et il est pour le moins intensif. La vie de Max est exclusivement dédiée au tennis, son paternel la gérant de A à Z. Pourtant, le jour où son père fait une crise cardiaque qui le rend trop faible pour assurer ses fonctions, c’est tout le quotidien de Max qui est chamboulé. Un nouveau coach fait son entrée en jeu, mais cette nouvelle aventure qui débute pour Max pourrait bien mettre à mal ses convictions…
Après un premier album aux côtés de Wilfrid Lupano qui n’est pas passé inaperçu en librairie, loin de là (Le Singe de Hartlepool), Jérémie Moreau se lance en solo avec Max Winson. Pour un coup d’essai, c’est plutôt réussi, on découvre l’univers d’un joueur de tennis comme il y en a tant dans la vraie vie. Un joueur qui fait un sport de façon intensive, poussé par l’un de ses parents n’ayant jamais réussi dans ce domaine et vivant tout cela par procuration au détriment de la jeunesse de son enfant. Un sujet traité avec originalité puisqu’il est abordé sur un ton décalé parfois à la limite de l’absurde, mais n’est-ce pas la meilleure façon de montrer cette vie volée à un enfant par ses parents ? Si la vie pouvait être comparée à un match de tennis, le personnage principal de cette série doit faire face au match le plus important et difficile de son existence. L’auteur joue sur les contrastes : si Max est une machine à gagner sur un terrain de sport, il est à contrario vulnérable à l’extérieur. Le traitement graphique n’est pas à minimiser, on est littéralement plongé dans cette histoire hors du commun grâce à un sens du cadrage audacieux.
Une série sur le sport de haut niveau qui donne à réfléchir, comme quoi sport et réflexion ne sont pas incompatibles.
Nicolas Vadeau
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Une réponse to “Max Winson #1”
5 octobre 2019
Patxi Babel #1 - La Ribambulle[…] l’un de ses parents qui vit assurément par procuration les résultats sportifs de son enfant. Si Max Winson abordait le sujet de manière décalée, avec Patxi Babel cela est beaucoup plus réaliste. A cela […]