Titre : Mauvaises mines
Scénariste – Dessinateur – Coloriste : Jonathan Munoz
Éditeur : Glénat
Collection : GlénAAARG !
Parution : Mai 2018
Prix : 14,95 €
Aux éditions Couicoui, les albums de Pinpin le lapin font les meilleurs ventes du catalogue jeunesse. Alors quand sort le dernier opus, Pinpin le lapin pompier, aucune inquiétude à avoir. Sauf si… celui-ci n’a pas été relu et qu’il contient tout sauf un contenu adapté pour les jeunes enfants. Branle-le-bas de combat chez Couicoui ! Pour éviter un scandale sans précédent, Monsieur le Directeur et son assistant sont prêts à tout pour retrouver l’auteur et l’empêcher de continuer cette horreur, quitte à laisser sur leur passage chaos et désolation. De son côté, l’auteur n’ayant eu aucun retour sur son livre publié, prend ce silence comme une approbation et commence à travailler sur son prochain ouvrage en allant plus loin dans le trash.
« Ne me dites pas que vous avez publié ça ?! »
Et si ! Ils ont osé publié « ça ». Il y en aura certainement qui vont faire « mauvaises mines » face à ce petit bijou d’humour noir signé Jonathan Munoz. Après Le Dessein, où il apportait un regard fin et lucide sur la condition d’auteur, il continue avec Mauvaises mines son exploration du sujet et rajoute à cela une critique mordante du monde éditorial. Ayant comme fil rouge la quête sanglante disproportionnée de l’éditeur pour retrouver l’impertinent auteur et son satanique livre sur le point de pervertir des milliers d’enfants, Jonathan Munoz nous fait justement découvrir l’ouvrage à travers un enchaînement de situations tout aussi drôles qu’horrifiantes, teintées de mauvaise foi, d’irrévérence et de second degré. Une parodie provocante en somme. Les éditions Glénat n’en sont pas à leur coup d’essai puisque Jonathan Munoz est le second auteur à être publié dans la toute nouvelle collection GlénAAARG ! après Fabcaro. Un gage de qualité pour cette jeune collection qui tient aujourd’hui une place particulière dans un monde où on ne peut plus rire de tout.
Si Mauvaises mines vous donne une mauvaise mine, alors faîtes bonne figure ! Souriez, ce n’est que du second degré. C’est horrible, mais cela a le mérite de raconter et dénoncer avec humour.
Geoffray Girard
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