Titre : Obeyron
Scénariste : Olivier Peru
Dessinateur : Pierre-Denis Goux
Coloriste : Digikore Studios
Éditeur : Soleil
Parution : Mars 2015
Prix : 14,95€
Après avoir mis fin à une guerre de mille ans entre les différents peuples qui composent le Royaume d’Oscitan, les Mages ont pour nouvelle ambition de faire enfin régner la loi de manière durable. Pour lutter contre le crime, ils créent l’Ordre des Maîtres Inquisiteurs dont les hommes ont la particularité de posséder un pouvoir magique, spécifique à chacun. Chaque maître travaille en étroite collaboration avec un Elfe, formant ainsi un duo complémentaire. De par sa brutalité et son absence de limites pour rendre justice, Obeyron est le plus craint de tous les Maîtres Inquisiteurs. Gênant car ne craignant rien ni personne, ses ennemis lui tendront un piège, chacun le pensant définitivement mort. Réapparaissant comme par miracle après quarante années, la surprise est aussi mauvaise pour les fomenteurs du traquenard que l’est sa rage d’avoir été trahi et d’avoir perdu son partenaire, l’Elfe I’Jaren. Mais la violence et la magie ne peuvent tout résoudre, Obeyron atteint ses limites.
Tout en dépeignant ce tout nouvel univers au lecteur, l’intrigue est riche, alternant des passages violents assez brefs avec des flashbacks et de la narration intégrés de manière très fluide dans le récit. Il n’est pas de profonde nouveauté mais le tout est très maîtrisé (doit-on rappeler que le tandem Peru-Goux a excellé sur Mjöllnir ?). La brutalité du Maître est particulièrement expressive sous le trait de Pierre-Denis Goux, dont la précision et la finesse magnifient également cet univers magique. Même s’il est décédé, le fantôme de I’Jaren suit son partenaire dans sa quête de vérité et de vengeance, permettant à la complicité du tandem d’intégrer un minimum de côté humain chez Obeyron, le rendant ainsi moins solitaire, et détendant aussi parfois l’ambiance électrique de l’œuvre. Une fois de plus, les deux auteurs confirment leur talent, ce qui sera certainement nécessaire à l’éditeur étant donné la profusion de séries-concept existantes et en cours dans le domaine de l’heroic fantasy, cumulée aux exigences grandissantes des lecteurs concernés. Introduisant parfaitement le second tome, le pari est réussi pour le premier des six opus prévus.
Des auteurs de référence, une intrigue bien développée et permettant une suite peut-être prometteuse… Un beau résultat !
Nicolas Davy
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