- Titre(s) : La Maison Usher
- Scénariste(s) : Jean Dufaux
- Dessinateur(s) - Coloriste(s) : Jaime Calderón
- Editeur(s) : Delcourt
- Parution : Novembre 2023
- Prix : 23,95 €
- EAN : 9782413038184
Joueur professionnel, Damon Price perd la partie qu’il ne fallait absolument pas perdre. Son bluff n’a pas tenu et c’est une somme énorme qu’il doit maintenant au vainqueur, pas du genre à lui laisser plus de temps qu’il n’en faut pour trouver la somme nécessaire. Désemparé, il s’en remet à sa compagne, dont il ne comprend pas à quel point cela lui coûte de réparer ses erreurs. Mais, alors que le sort s’acharne sur lui, Damon se voit mystérieusement entrainé dans une calèche noire dont il ne connaît pas la destination. C’est avec surprise qu’il se retrouve chez son cousin Roderick, dernier héritier de la Maison Usher, gravement perturbé par la disparition de sa sœur Madeline…
« Le deuil s’est emparé de la Maison Usher, en a drapé les murs, jusqu’à étouffer sur les tableaux de mes ancêtres toute respiration… toute vie… toute joie! Regardez comme ils semblent touchés par cette mort si cruelle, si imprévue… »
Les éditions Delcourt ont mis les petits plats dans les grands pour proposer un objet à la finition soignée, embelli par un dos toilé et un format plus grand que la norme. La réunion des talents de Jean Dufaux et Jaime Calderón sur un sommet de noirceur gothique du maître Edgar Allan Poe justifie ce soin tout particulier. En réinterprétant la nouvelle du romancier américain, dont on peut retrouver l’intégralité en fin d’album dans sa traduction originale de Charles Baudelaire, le scénariste s’offre des libertés pour étoffer le contexte autour de la présence du protagoniste principal en ces lieux inquiétants. Les quelques modifications ne nuisant en rien au récit, même si certains semblent un peu superflues, tandis que la présence de l’auteur dans sa propre intrigue étonne et déçoit un peu par le fait qu’elle n’apporte finalement pas grand chose alors que la mise en abyme aurait pu être plus importante et déstabilisante encore. Mais l’atmosphère est parfaitement restituée, ce qui compte le plus, et la tragédie est superbement mise en image par l’artiste espagnol. Spécialiste du trait réaliste et des aventures historiques, il s’essaie ici à un registre différent qui témoigne de sa maestria graphique. Son dessin vaudrait à lui seul de plonger dans cette bande dessinée soignée.
Une interprétation à la fois fidèle et enrichie du chef d’œuvre d’Edgar Poe.
Arnaud Gueury
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