- Titre(s) : Les Mains dans la terre
- Scénariste(s) : Marc Pichelin
- Dessinatrice(s) - Coloriste(s) : Louise Collet
- Editeur(s) : Ouïe/Dire
- Parution : Mai 2024
- Prix : 26,00 €
- EAN : 9782919196609
Été 2019. Jean-Michel, Milou, Yves et les autres ont entre 60 et 81 (bientôt 82 !) ans et sont les occupants d’anciens jardins ouvriers de la SNCF, gérés par l’association Les Jardinots. Sur leurs parcelles, voisines de celle obtenue en 2018 par la compagnie Ouïe/Dire, ils cultivent des légumes (mais pas de céleri branche ni d’épinards pour Milou : « Ce que j’aime pas, vous le verrez jamais dans mon jardin »), des fruits, des fleurs et font même du vin. Tout ce petit monde présente son coin de verdure à Louise Collet et Marc Pichelin, dans le cadre d’une résidence d’artistes initiée par la compagnie susnommée. Les Mains dans la terre est le fruit de cette exploration.
« On s’est mis à produire intensément avec des engrais chimiques et des pesticides, ça a poussé mais on ne nourrit que la plante. On a détruit la matière organique. On a épuisé les sols. Il y a des endroits où plus rien ne pousse parce qu’il n’y a plus de matières organiques, même avec les engrais. »
Les deux artistes ont donc observé les jardiniers dans leur univers, plus ou moins sauvage, plus ou moins bien rangé… Surtout, ils les ont écoutés. Plus que des portraits, c’est plutôt une mosaïque de gestes et de philosophies de vie que nous proposent Louise Collet et Marc Pichelin. Louise Collet utilise tantôt la gouache – pour réaliser de superbes cases où notre regard s’arrête sur le détail d’un joyeux fatras, de mains dans la terre ou encore de sabots et bottes attendant d’être enfilés – tantôt l’encre pour d’élégantes doubles pages sans couleur nous invitant à nous projeter dans une verdure que nous ne voyons donc pas. Marc Pichelin, lui, retranscrit fidèlement les propos des jardiniers interrogés, laissant place à leurs connaissances des produits qu’ils récoltent mais aussi à leurs réflexions brutes ou touchantes sur l’âge et la vie à la retraite ou encore l’agriculture intensive.
Immersion poétique au cœur des Jardinots, Les Mains dans la terre est un magnifique éloge de la lenteur et du banal.
Chloé Lucidarme
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