
© 2018 Casterman
Titre : Magnus
Scénariste : Kyle Higgins
Dessinateur : Jorge Fornés
Coloriste : Chris O’Halloran
Éditeur : Casterman
Collection : Paperback
Parution : Août 2018
Prix : 16€
2050, New York. Après sa dernière mission de récupération qui ne s’est pas finie comme elle l’aurait souhaité, Kerri Magnus a décidé de se consacrer à des activités de psychologue pour les Intelligences Artificielles. Ces entités domestiques, créées par l’homme de façon à être autonomes et qui peuplent le quotidien, ressentent les mêmes choses que leurs créateurs et possèdent un libre arbitre. Elles ont même conçu un lieu – une matrice virtuelle appelée le nuage – où elles se réfugient pour échapper aux maltraitances de leurs maîtres. Aujourd’hui, elles réclament leur indépendance. Et la situation échappe aux humains le jour où un majordome synthétique massacre Henry Hamilton, directeur de Looking Glass, la plus grosse société d’I.A., et sa femme Pamela dans leur cuisine. Avant que l’affaire ne fasse trop de bruit et déclenche des mouvements de foule, la police fait appel à Magnus afin qu’elle les aide à ramener le coupable. Même si cela parait bizarre pour certains de demander de l’aide à une « psy », c’est une évidence pour l’inspecteur Gillen. En effet, elle est la seule humaine à pouvoir séjourner sans limite de temps dans le nuage et surtout sans subir de dommages cérébraux. Malgré sa réticence, Kerri accepte d’endosser à nouveau son costume de récupérateur.
Jusqu’à cet album, on peut dire sans se tromper que Casterman et sa collection Paperback font un sans faute. Les titres précédents étaient excellents (Mech Academy, Au temps des reptiles, ApocalyptiGirl) et Magnus l’est également. Tout d’abord parce que le récit est tout à fait plausible. Les progrès technologiques dans le domaine de l’I.A. peuvent laisser croire que notre 2050 sera celui de Kerri Magnus. Ensuite parce que le prolongement imaginé par Kyle Higgins est des plus cohérents. Ce n’est pas tout car il y a d’autres points positifs. À commencer par le personnage principal qui est une femme forte. Et tel tout héros, Magnus a une caractérisation pleine d’aspérités. Autre protagoniste de taille : le nuage, ce refuge où se fomente la rébellion en toute impunité. Notons également l’intrigue sous-jacente entre Shawn, l’ex-compagnon de Kerri, et un membre important des forces de police. Et inutile de préciser que le rythme narratif est soutenu ! Si le scénario nous embarque complètement, force est de constater que le dessin de Jorge Fornés participe à l’engouement provoqué. La mise en page est super dynamique et très variée. L’auteur propose des illustrations pleine-page, de judicieux effets visuels, des gaufriers resserrés, des successions de cases horizontales ou verticales qui affolent. Sans oublier la mise en couleurs de Chris O’Halloran qui est au diapason. Bonus de l’édition : un cahier de recherches graphiques et une galerie de couvertures parachèvent l’ensemble de cette très belle création. Pour finir, rajoutons qu’il est possible qu’une suite soit dans les tuyaux comme le suggèrent les derniers mots : « Fin du commencement ».
Du comics high level !
Stéphane Girardot
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Une réponse to “Magnus”
13 février 2019
Krys ToffSerait-ce une sorte de n-ième « reboot » de la série Magnus Robot Fighter, adaptée aux univers virtuels au lieu d’un combat « physique » entre robots et humains comme dans les précédentes versions (que ce soit chez Gold Key dans les 60s ou chez Valiant dans les 90s) ?