© 2025 Dargaud
- Titre(s) : Dakota 1880
- Scénariste(s) : Appollo
- Dessinateur(s) : Brüno
- Coloriste(s) : Laurence Croix
- Editeur(s) : Lucky Comics
- Parution : Octobre 2025
- Prix : 16,00 €
- EAN : 9782884715072
Les pistes enneigées du Dakota accueillent une diligence pilotée par Hank Bully et escortée par un certain Lucky Luke venant tout droit d’Arizona. Un voyage à travers les États-Unis n’étant jamais sans histoire, ils prennent plusieurs personnages en cours de route. Le premier, se prétendant maître d’école lâché par sa mule, est déjà un peu louche, ça promet ! Il y a aussi cette jolie fille qui vient rejoindre son futur mari qui fait partie du XXe de cavalerie. Il croise aussi Baldwin, le gamin de Grandma Gumbo, grâce à qui on l’appelle le chanceux. C’est l’occasion de lui apprendre le tir, et d’évoquer divers souvenirs, comme sa coéquipière Annie Oakley. Ça permet d’oublier que le voyage n’est pas de tout repos, et réserve encore quelques surprises au cow-boy solitaire…
Déjà le septième hommage à Lucky Luke depuis le lancement de cette collection avec Mathieu Bonhomme en 2016. Après Blutch, ce sont d’autres grands noms, Appollo et Brüno, qui font une incursion dans l’œuvre. Dakota 1880 surprend d’abord par son choix de présenter Lucky Luke en début de carrière, avant même sa rencontre avec Jolly Jumper, et ensuite par son découpage en sept histoires indépendantes qui forment un tout. Ensuite, qui connaît l’œuvre du duo constate qu’il reste fidèle à ses principes, dans la mesure du possible (la commande leur interdisait le meurtre de quelqu’un par Lucky Luke ou les pauses cigarette), en accentuant les traits communs avec l’œuvre de Morris, à commencer par l’humanité dans l’attitude et dans l’action. Certaines séquences sont aussi très contemplatives. Pour le reste, le ton est sérieux et bourré de références, la narration et les dialogues très soignés, et l’humour s’efface pour faire dominer des thèmes profonds comme l’émancipation des migrants et des femmes, nombreuses ici à tenir de grands rôles (et c’est certainement la différence majeure d’avec la série d’origine). Une similitude, en revanche, est le mélange de personnages réels et inventés. Au dessin, Brüno fait définitivement du Brüno, très cinématographique (plutôt western que comédie burlesque) avec un trait très généreux qui donne envie de lorgner vers l’édition limitée en noir et blanc. Mais ce serait dommage d’ignorer les couleurs de Laurence Croix qui donnent à cet album un supplément d’âme assez mélancolique.
Si les one-shots de Spirou tendent de plus en plus vers le classicisme, c’est tout le contraire pour ces Lucky Luke « hors collection » qui ont pris le contre-pied de cette démarche : c’est le héros qui s’adapte au style des auteurs, et non l’inverse.
Nicolas Raduget












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