Titre : Les Ruffians
Scénariste – Dessinateur : Yves Swolfs
Coloriste : Julie Swolfs
Éditeur : Le Lombard
Parution : Octobre 2019
Prix : 14,45€
Février 1861. Le prêcheur Markham continue son œuvre avec sa meute de fanatiques et immortalise une de ses expéditions punitives sur des clichés destinés à effrayer les esclavagistes. Le cavalier solitaire aux dons de vision, qui est à ses trousses depuis un long moment et garde son identité secrète, est prêt à tout pour se confronter à lui afin qu’il réponde à ses questions. Cependant, il n’est pas le seul à le pister. Les Ruffians, farouches opposants de l’abolitionnisme, veulent la mort de ce criminel. Après les cellules du Sheriff’s Office d’Holton dans le Kansas, le fin limier sans nom connait les cages du Général Price à la tête de la milice esclavagiste. Il est soupçonné d’être un espion à la solde des Yankees partisans d’Abraham Lincoln ou de la Pinkerton, et de comploter en faveur de l’Union repoussant la Sécession et la guerre. Des faits confirmés par le carnet que lui a donné Marcus le journaliste avant de mourir et qui contient des informations ne pouvant pas rester entre les mains des Ruffians. Mais la chance lui sourit une nouvelle fois, comme sur la route entre Holton et Lawrence. En effet, il bénéficie d’une aide complètement inattendue qui lui permet de continuer sa traque. Débusquera-t-il enfin Markham ? Lui donnera-t-il les réponses qu’il attend ? Et surtout, où cela le mènera-t-il ?
Assurément, Lonesome peut déjà être considéré à l’issue de ce deuxième opus comme une référence du genre. Tous les ingrédients nécessaires à la réalisation d’un bon western sont présents et Yves Swolfs (Durango) nous en propose une recette originale tout à fait savoureuse. Après une séquence introductive qui remet très rapidement dans le bain, l’auteur continue de développer la traque de son cow-boy solitaire de manière intense (coups de théâtre, fusillades, duels, chevauchées…) tout en alimentant le récit avec les données géopolitiques inhérentes à la situation des Etats-Unis de l’époque. Par le truchement de judicieux flashbacks, Yves Swolfs nous délivre également quelques informations à propos de son héros – digne du cinémascope – qui garde malgré tout de nombreuses zones d’ombre (l’origine de son tatouage, les paroles de sa mère le concernant, son nom indien, son nom de naissance…), sans oublier les moments où ce dernier utilise son don de vision. L’ensemble est dense, intéressant, intriguant, très divertissant et avance de manière significative. Un scénario parfaitement huilé qui happe le lecteur du début à la fin ! L’immersion totale du lecteur est exacerbée par l’impeccable interprétation graphique proposée par le dessinateur. Son trait racé et dynamique est toujours aussi efficace et sert parfaitement le récit. Saluons aussi le très bon le travail de mise en couleurs de Julie Swolfs qui propose de belles ambiances.
Un deuxième tome qui ne fait que confirmer l’excellence de ce western et la maestria de son auteur.
Stéphane Girardot
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