- Titre(s) : Lodger
- Scénariste(s) : Maria Lapham
- Scénariste(s) - Dessinateur(s) - Coloriste(s) : David Lapham
- Editeur(s) : Delcourt
- Collection : Contrebande
- Parution : Septembre 2023
- Prix : 15,95 €
- EAN : 9782413080091
Depuis trois ans, Ricky Toledo mûrit une vengeance lente qu’elle pense enfin pouvoir assouvir. Sur les traces du blogueur-voyageur qui a ruiné sa vie et détruit sa famille en s’installant temporairement chez eux, la jeune fille ne parvient toujours pas à le rattraper, passant parfois tout près de lui sans le savoir, mais elle garde ce farouche sentiment de colère qui la pousse à ne pas cesser la traque. Ce jeu du chat et de la souris lui coûte cher, l’entrainant à quelques actes répréhensibles qui pourraient tout stopper, mais leur destin semble tellement étroitement lié qu’elle sait qu’ils finiront par se croiser…
« Tu gâches toujours ta vie à pourchasser un fantôme? Mais merde, Ricky? C’est quoi le but de cette vie? La vengeance? La colère. La haine. Ce sont les voies du diable. »
Après avoir produit ensemble Stray Bullets, un des plus noirs et fascinants polars jamais lus en bande dessinée, David et Maria Lapham récidivent sur un format bien plus court, qui aurait pu être un chapitre oublié de leur œuvre précédente. Si le récit est donc assez court, courant sur « seulement » un peu plus de 100 pages, il se montre palpitant, dense, complexe et agencé avec suffisamment de malice et de science de la narration pour brouiller les pistes et pousser le lecteur à se poser des questions tout du long. Cet exercice de style est hélas aussi un peu sa limite, tant cette volonté de ne rien offrir de linéaire ou de limpide contribue également à lasser de faire des efforts superflus pour suivre une histoire finalement simple dans son déroulement. Mais ce sont surtout quelques effets extravagants autour des déguisements du personnage principal qui font sombrer quelques séquences dans le ridicule, ainsi que quelques dessins bien moins soignés que d’autres. Certaines cases franchement ratées gâchent un peu la qualité globale, faisant de ce Lodger un bon moment de lecture, sans plus.
Un thriller sympathique, prenant mais pas inoubliable, sans doute une simple péripétie entre deux œuvres majeures pour le couple d’auteurs.
Arnaud Gueury
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