Titre : Tome 1
Scénariste – Dessinateur – Coloriste : Bazil
Éditeur : Bang. ediciones
Parution : Février 2021
Prix : 20€
Bruxelles, 1959. Pimpin est un journaliste brillant et reconnu dans son pays, mais il subit depuis quelques temps un sérieux passage à vide. Son patron lui offre des « vacances » au Congo pour lui permettre de se ressourcer et retrouver le niveau qui est le sien. Voici Pimpin et son fidèle chien Mildiou embarqués dans une aventure qui risque bien de les dépasser, car le désir d’indépendance de la population congolaise n’a jamais été aussi fort…
« Je suis Lumba-Umba, leader du MLNC. Le mouvement de libération national du Congo. A ce titre je vous prie, au nom de mes camarades et de moi-même, de bien vouloir nous excuser pour cette prise de contact quelque peu… cavalière.
– Vous vous exprimez drôlement. Vous tentez de singer les blancs, c’est ça ?
– Dites… restez poli. J’ai un doctorat, monsieur Pimpin. On n’est pas des bêtes de foire. »
Bazil, à qui l’on doit l’excellent American Dream, remet le couvert avec Lipanda, qui signifie indépendance en congolais. L’auteur livre ici un album hybride puisqu’on l’identifie très rapidement comme une parodie de Tintin au Congo. Pimpin et son chien Mildiou ne sont pas les seules références à l’œuvre d’Hergé mais c’est surtout l’occasion d’aborder un sujet qui, lui, est sérieux. En effet, le Congo fut une colonie belge et Lipanda permet de découvrir l’Histoire de ce pays et plus précisément la période où l’indépendance a pris forme. On découvre avec beaucoup d’humour et sans filtre un pays qui n’en peut plus des colons arrogants. Les clichés sont multiples et montrent la situation de l’époque colonialiste. Tout comme dans American Dream qui dépeignait les États-Unis et ses dérives capitalistes, racistes, on en passe et des meilleures, de manière désopilante, ici on sent que l’on peut rire de situations absurdes (et pourtant réelles) à chaque coin de page tout en s’instruisant. La prestation des doubles parodiques des Dupond/Dupont est particulièrement savoureuse, chacune de leurs apparitions étant irrésistiblement drôle.
A la fois désopilant par sa façon d’être raconté et sérieux par son sujet, cette pépite mérite d’être lue.
Nicolas Vadeau
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2 Responses à “Lipanda #1”