© 2019 Editions Soleil

Titre : Fugue en rave mineure
Scénariste : Loïc Nicoloff
Dessinateur : Serge Carrère
Coloriste : Cerise
Éditeur : Soleil
Parution : Janvier 2019
Prix : 10,95€

Dorénavant encombré de charmants jumeaux réclamant toute son attention, Léo Loden poursuit toutefois ses activités de détective privé pour payer leurs couches. La nouvelle affaire qui s’offre à lui le confronte d’ailleurs à un problème de parentalité, puisqu’un adolescent a fugué et ses parents s’inquiètent. Léo s’intéresse très vite aux amis de cet élève brillant mais secret. Le père de Mattéo étant un riche entrepreneur spécialisé dans le savon bio, le jeune papa décide de jeter un œil aux affaires florissantes de l’entreprise familiale. Quelques doutes sur la qualité des produits vont naître, sans lien toutefois avec le garçon disparu…

« Je reçois des faux savons bio, venus tout droit de Chine… Y a que les colorants qui changent pour faire croire à différents parfums. Je mets juste une jolie étiquette pour faire plus classe et j’en vends par palettes entières. »

Après un vingt-cinquième album qui marquait l’anniversaire de la série par un concept décalé et amusant, Léo Loden revient à l’ordinaire sans l’un de ses créateurs, Christophe Arleston ayant confié le scénario aux seules mains de son complice depuis plusieurs tomes, Loïc Nicoloff. La transition ayant été progressive, aucun changement n’est notable. L’esprit du titre est toujours là, entre modernisme des sujets et humour des situations. On retrouve ainsi avec plaisir les commentaires sur les mœurs et habitudes de la cité phocéenne, de ses habitants et de ses touristes, dans des récitatifs incisifs et hilarants, les bons mots de Tonton, l’amour vache entre Marlène et Léo, et quelques points d’actualité subtilement et habilement abordés (ici, les rave parties et le commerce bio). Et il y a bien sûr la force du trait de Serge Carrère, toujours aussi percutant, à mi-chemin entre classicisme et modernité lui aussi, capable de s’adapter à tous les défis de la série et de multiplier les clins d’œil dans ses planches pleines de vie.

Un bon cru, garanti 100% marseillais, produit par les meilleurs artisans.

Arnaud Gueury