Titre : Leconte fait son cinéma
Scénariste : Joub
Scénariste – Dessinateur – Coloriste : Nicoby
Éditeur : Dupuis
Collection : Aire Libre
Parution : Septembre 2021
Prix : 19€
C’est l’histoire d’un réalisateur de cinéma (un peu connu bien que souvent confondu avec Francis Weber) suivi par deux auteurs de BD (un peu connus aussi mais moins du grand public) et qui préface ensuite – admirablement – le livre de bande dessinée qui lui est consacré, ce dernier étant ensuite chroniqué un peu partout (ici, en ce moment, par exemple, sur un site un peu connu mais encore à un degré moindre que les trois autres). Nicoby et Joub sont donc partis à la rencontre de Patrice Leconte dans l’idée de le suivre sur le tournage de son prochain film. Une bonne idée qui, pour diverses raisons, notamment sanitaires, a dû subir quelques remodelages en cours de route… Après tout, s’intéresser à la mise en place d’un film, c’est pas mal non plus, non ?
Nicoby et Joub forment un duo rompu à l’exercice de « gardes du corps » devenant des acteurs de leur propre album. On se souvient de leur immersion Dans l’atelier de Fournier, un autre (très gentil) monstre sacré, mais de la BD. Ici, c’est le réalisateur de cinéma qui est à l’honneur. Outre les anecdotes rigolotes sur la carrière de Patrice Leconte (qu’on pourra apprécier sans forcément avoir vu toute son œuvre, mention spéciale pour celles avec Jean Rochefort), ce reportage dessiné prend ensuite les formes originales d’un « making of d’avant-film ». L’occasion pour le lecteur de se rendre compte que, préalablement au tournage d’un film, il y a déjà une multitude de détails à régler et de problèmes à solutionner ! On en ressort avec l’impression, certainement trompeuse, que quand la caméra s’allume, le plus dur est déjà derrière l’équipe ! S’il se pose à un moment la question de l’intérêt d’une telle enquête, Patrice Leconte peut se rassurer : les coulisses de la préparation de son film sont intéressantes à suivre, et les petites tranches de vie croquées par les deux compères et racontées à leur sauce (on appréciera notamment les hommages à certains auteurs, jusqu’au rédac chef de Spirou dans les fausses marques), ne nous laissent pas sur notre faim. Pour rester dans la thématique culinaire, si c’était un film, ce serait loin d’être un navet !
Une plongée et une contre-plongée sympathiques dans la vie d’un réalisateur qui, semble-t-il, ne l’est pas moins !
Nicolas Raduget
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