Titre : L’Affaire des hommes disparus
Scénariste : Kris Bertin
Dessinateur : Alexander Forbes
Éditeur : Pow Pow
Parution : Janvier 2020
Prix : 22€
Hobtown, petit village de l’Est du Canada, en Nouvelle-Ecosse. Dana, jeune femme à la tête du club de détectives-amis de son lycée, accompagnée de ses partenaires, est sur le front. Cinq hommes ont mystérieusement disparu. Si la ville entière se réveille d’un sommeil paisible et presque agonisant, tous interdisant par là-même à la jeune fille de s’intéresser à ces disparitions, celle-ci envers et contre tous décide de fouiner par monts et par vaux et de prendre la tête d’une enquête qui va l’immerger dans un mystère bien noué. Le club des cinq, sans même l’imaginer, va mettre le pied dans un infernal engrenage. Hobtown va alors refouler ses secrets les plus enfouis, les plus déterminants, et la ville si paisible se révélera alors énigmatique et impénétrable
Voilà un magistral suspense venu du froid. Voilà le glacial et rafraichissant Canada qui pointe sa frimousse. Voilà la mystérieuse et angoissante Nouvelle-Ecosse qui explose. Comme dans un bon roman, on se laisse immédiatement transporter dans cette intrigue digne d’un thriller de Peter May. Comme un « page turner », les éléments de l’enquête s’imbriquent et perdent le lecteur dans des méandres allant parfois titiller l’inconscient. Car cette histoire, imaginée par deux amis d’enfance, Kris Bertin et Alexander Forbes, surfe sur la désillusion d’une jeunesse apathique qui rêve d’intrigues et d’adrénaline. Il ne faut donc pas se fier à la couverture angélique, ni au pseudo enfantin du club des cinq, l’histoire et le dessin se situant à milles lieux de la bibliothèque verte. Le graphisme fouillé, en noir et blanc, est détaillé et scrupuleusement fouillé. L’ambiance est pesante, plongeant dans le mystérieux, le fantasmagorique, le cauchemar et l’étrange. Soyons clairs et directs, L’Affaire des hommes disparus est un bijou de 300 pages. Le début d’une série qui va à coup sûr plonger les amateurs dans l’addiction la plus folle. Les Mystères de Hobtown nous immerge dans un rébus dérangeant et fabuleux digne de Twin Peaks. C’est une haletante œuvre d’art dont on n’a pas du tout envie de sortir.
Stephen King, Peter May et David Lynch se sont donnés rendez-vous dans cette œuvre magistrale qui doit absolument faire partie de toute bonne bédéthèque. Une addiction assurée, sélectionnée pour le prix Fauve Polar au festival d’Angoulême 2021.
Jérôme Prévot
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