Titre : Sauve-la-vie
Scénariste : Pascal Davoz
Dessinateur : Philippe Eudeline
Coloriste : Véronique Robin
Éditeur : Idées Plus
Parution : Juin 2020
Prix : 16€
Novembre 1812, retraite de Russie. Entre Krasnoï et la rivière Bérézina, la grande armée de Napoléon recule après la prise de Moscou. C’est dans le régiment du 9e d’infanterie de ligne du Prince Eugène que se trouve le jeune tambour surnommé Sauve-la-vie. Il a un sa possession un « trésor », bien caché dans son sac, qui attire la convoitise. Isolé de son régiment, il ne doit sa survie et celle de son « trésor » qu’à une meute de loups. En rejoignant les troupes françaises, il s’avère être providentiel en annonçant qu’un chemin hors des troupes russes est possible. Décidément, ce Sauve-la-vie porte bien son surnom.
« Y’a un passage par là avec une rivière, même qu’elle est gelée et qu’on peut la traverser. Pas de Russes! Juste des loups! »
L’histoire un peu rocambolesque de Sauve-la-vie est surtout un prétexte pour nous montrer les conditions épouvantables dans lesquelles les soldats ont vécu cette campagne de Russie. Piégée par le froid et l’absence de vivres à piller sur sa route, la grande armée de Napoléon se fait avoir, comme celle Charles XII de Suède un siècle avant lui, par le froid hivernal de Russie. Le scénario est précis, fort bien documenté. Sauve-la-vie est surtout là pour justifier certaines décisions militaires, comme un détail oublié de l’Histoire avec un grand H. Comme une histoire dans l’Histoire, et ce n’est pas le Maréchal Ney qui dira le contraire. Le lecteur découvre des personnages hauts en couleurs, certains à la limite du fanatisme pro-Napoléon, comme Sauve-la-vie d’ailleurs. On y découvre aussi l’exploit des pontonniers du général Eblé qui, dans une eau glaciale, construisirent les deux ponts sur la Bérézina, transformant ce qui était un désastre en une victoire. Une victoire à la Pyrrhus certes, mais une victoire quand même. Le dessin de Philippe Eudeline est précis, lui aussi fort bien documenté au niveau des costumes. La mise en couleur de Véronique Robin est un peu terne même si l’histoire n’est pas très gaie et ne se prête pas trop aux couleurs chatoyantes. Reprenant la série initialement publiée par les éditions Joker, l’éditeur occitan Idées Plus a la bonne idée d’y ajouter un cahier graphique de quelques pages en fin d’album, incluant la couverture d’origine. Seuls les deux premiers tomes avaient été publiés, mais Idées Plus a d’ores et déjà publié le tome 3 et surtout annonce le 4 qui conclura l’histoire. C’est fort judicieux en ce bicentenaire de la mort de l’Empereur.
Une fort belle évocation de la retraite de Russie. Non pas du point de vu des généraux, mais bel et bien du point de vue des soldats. Avec leurs forces et leurs faiblesses, leurs joies et leurs peines, leur vie et leur mort.
Christophe Van Houtte
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