
© 2019 Le Lombard
Titre : La Pluie
Scénariste : Antoine Ozanam
Dessinateur : Joël Jurion
Coloriste : Yoann Guillé
Éditeur : Le Lombard
Parution : Janvier 2019
Prix : 12,45€
Après l’impact, les Dizhis ont complètement disparu et chaque porteur se retrouve à présent sans totem ni pouvoir. Après avoir été retiré des décombres de la ville de Detroit et recueilli par l’Archiviste, Ange Tomassini essaye de comprendre ce qui s’est réellement déroulé lors de cette déflagration. Redevenu un simple humain, il n’hésite pas toutefois à prendre des risques pour cela. Ainsi, sa route croise celle de Franck, désormais détective, qui lui met des bâtons dans les roues. Tant bien que mal, la vie reprend son court pour tout le monde et chacun, même s’il est bouleversé, compose avec sa nouvelle condition. Cependant, certains hôtes parmi les enfants semblent avoir sombré dans un coma. Mais le plus inquiétant est cette mystérieuse et meurtrière milice, « les chasseurs », qui traque les anciens possesseurs de Dizhis et a enlevé les protégés de Shaaz, même ceux qui « dormaient ». Sauf Avandi, cachée dans la forêt et Paula et Jamal qui étaient en fuite au moment des faits. La commissaire Bozulich est d’ailleurs sur l’affaire suite aux deux meurtres dans la planque de Shaaz. De plus, que recherche exactement Line, l’ex-compagne de l’Archiviste, en renouant le contact ? Et cette pluie qui n’arrête plus de tomber n’augure rien de bon !
Maintenant qu’un élément central de la série s’est envolé, en l’occurrence les puissants Dizhis, on pourrait penser que le scénario d’Antoine Ozanam puisse perdre en intensité, intérêt et saveur ! Eh bien, c’est mal connaitre la personne ! En effet, sans oublier aucun des personnages rencontrés auparavant, il recrée une intrigue autour des anciens porteurs de Dizhis – redevenus des humains normaux et sans aucun pourvoir – où ils sont traqué par « les chasseurs ». Qui sont-ils ? Sous les ordres de qui agissent-ils ? L’auteur en profite pour continuer le développement psychologique des protagonistes, ce qui leur confère encore plus de profondeur. Le rythme narratif est toujours aussi prenant et vif car presque toutes les situations « post impact » – aussi déstabilisantes ou dangereuses soient-elles – des hôtes sont abordées. Ange veut comprendre ce qu’il s’est passé, avec Amélia près de lui, et renoue avec la famille mafieuse. Shaaz ne se laisse pas abattre et rebondit. June refait surface. Mais il y a un sérieux problème entre Ewa et Katia, les sœurs « Monkey » (d’ailleurs, il y a un détail visuel dans une séquence qui interpelle). Et que penser de la rencontre de Lisa avec cet être mystérieux et la mission qu’il veut lui confier ? Bref, le récit est loin d’être insipide et au contraire il nous bluffe encore une fois. Et bienvenue à la très « punk » Commissaire Bozulich dont le « chara design » capillaire a particulièrement été soigné par Joël Jurion ! Le dessinateur est un véritable « killer » et il le prouve à nouveau avec cette prestation très expressive et énergique. Il suffit de regarder attentivement la superbe couverture où le tigre se cache pour en avoir une preuve supplémentaire ! Big up à Yoann Guillé dont le travail à la mise en couleurs est toujours aussi précieux.
On ne sait pas encore jusqu’où veulent nous mener les auteurs mais on les suit les yeux fermés !
Stéphane Girardot
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