Titre : Wild Mustang Saloon
Scénariste : Thierry Cailleteau
Dessinateur : Luc Brahy
Coloriste : Simon Champelovier
Éditeur : Delcourt
Collection : Conquistador
Parution : Mars 2021
Prix : 14,50€
Julie Doohan est parvenue à trouver sa place parmi les trafiquants, grâce au soutien des habitants de sa petite ville de Virginie. En tenant tête aux mafias italienne et irlandaise, obtenant une trêve fragile, l’ancienne étudiante marche dans les pas de son père. Quatre ans après son décès, son petit commerce prend de l’ampleur. Son bourbon se révèle excellent et, pour le faire connaître, elle rouvre le vieux saloon de Stanwood. Le parrain Jake Mozza en prend évidemment ombrage et charge ses hommes de dissuader toute personne souhaitant passer la soirée au Wild Mustang. La guerre semble cette fois déclarée pour de bon, le sang va à nouveau couler plus vite que le bourbon…
« Elle fait un tabac avec son nouveau bourbon. Imbattable en rapport qualité-prix! Nos meilleurs clients vont là-bas, ceux qui ont des automobiles. On perd un fric de dingue! »
Si la série n’est pas toujours pleinement convaincante, à défaut d’être très divertissante et d’évoluer de manière étonnante entre le western et la prohibition, ce n’est pas par son dessin, enlevé et vivant. A travers de grandes cases vivantes, Luc Brahy fait fort et semble réellement s’amuser à dépeindre cette atmosphère de film noir en milieu rural, entre gangsters et quasi rednecks. Son trait minutieux et fin dépeint parfaitement cette communauté atypique comme on en voit rarement, avec quelques scènes très marquantes (notons notamment cette agression nocturne en pages 20-21, qui n’est pas sans rappeler volontairement ou non la première apparition de Negan dans Walking Dead, ou cette stupéfiante bagarre de saloon en pleine page, absolument magnifique). Son style est si efficace qu’il se passerait parfois bien de dialogues, comme ces deux fois où l’héroïne pleure et où les bulles « bouhouhou », « snif » et « sob » gâchent tout l’effet. D’une manière générale, au-delà d’une ou deux scènes maladroites dans leurs intentions, les dialogues peuvent effectivement manquer de mordant et de naturel dans ce contexte.
Une série très inspirée visuellement.
Arnaud Gueury
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