
© 2023 Casterman

- Titre(s) : Les Jours heureux
- Scénariste(s) - Dessinatrice(s) - Coloriste(s) : Zuzu
- Editeur(s) : Casterman
- Parution : Mai 2023
- Prix : 32,00 €
- EAN : 9782203241992
Claudia profite de ses vacances chez les parents de son petit ami Piero avec lequel elle entretient une relation amoureuse sérieuse. Cependant, elle doit écourter son séjour car elle passe une audition à Rome pour laquelle elle a choisi de réciter un monologue de Oh les beaux jours, de Samuel Beckett. À peine est-elle arrivée dans la capitale transalpine qu’elle tombe complètement par hasard sur Giorgio, son premier amour, un homme à la fois manipulateur et dangereux. Le soir, Claudia retrouve deux amies avec lesquelles elle se rend à l’Oscar Bar, ce qui provoque chez la jeune femme une plongée dans ses souvenirs car c’est dans ce lieu qu’elle a fait la connaissance de Giorgio. Ainsi, elle partage l’évolution de cet amour, de sa naissance à sa fin, et ses sentiments au gré desquels elle subit des transformations où apparaissent des dents de loup-garou, des ailes d’ange ou une queue de félin. Le lendemain, à la veille de l’audition de Claudia, Giorgio l’appelle et lui donne rendez-vous pour passer un moment ensemble. Si au début tout se passe bien, la situation tourne mal peu à peu et un double drame se passe.
Après son très remarqué Cheese, sélectionné au Festival d’Angoulême 2022, Giulia Spagnulo aka Zuzu revient avec Les Jours heureux, une nouvelle histoire très forte où l’autrice italienne “explore une nouvelle fois la fragilité des corps et l’errance des émotions” sur un petit peu plus de 450 planches. Fragilité des corps car son héroïne est manipulée à deux reprises par Giorgio. Au début de cette relation toxique, elle n’a que 18 ans. Malgré la séparation antérieure et sa romance présente avec Piero, elle est toujours sous une certaine emprise de son premier amour. En deux actes, tout comme la pièce de Samuel Beckett d’où est tiré le monologue choisi pour l’audition de Claudia, défilent cette histoire d’amour passée et sa destruction finale au présent. Au cours de ces événements, Zuzu traduit l’errance des émotions de façon assez fantastique par le biais de transformations physiques subies par la jeune femme : crocs de loup-garou, ailes d’ange ou encore queue de félin apparaissent, des approches allégoriques de certains sentiments qui allègent l’ambiance lourde et pesante du roman graphique. L’interprétation dessinée de ce récit est quant à elle toujours aussi personnelle. À travers un gaufrier des plus classiques pour la mise en page, le trait original et la mise en couleurs assez vive réalisée aux crayons et pastels, donnant un côté enfantin, immergent les lecteurs dans la vérité vécue par certaines femmes.
Un récit fort proposé par une autrice talentueuse et sans aucun doute à suivre !
Stéphane Girardot
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