Titre : La Piste de Yéshé
Scénariste – Dessinateur – Coloriste : Cosey
Éditeur : Le Lombard
Parution : Octobre 2021
Prix : 12,45€
Jonathan repousse son retour en Europe à cause d’une lettre de Drolma reçue poste restante à Delhi, qui lui donne rendez-vous au monastère de Yéshé au Tibet. Arrivé sur place dans les temps, il est accueilli par Chamba qui lui annonce qu’il doit malheureusement patienter jusqu’à l’automne. En effet, sa vieille connaissance a du retard car sa nouvelle autorisation de déplacement est reportée au mois de septembre. Durant les trois mois d’attente, Jonathan participe à la vie quotidienne du monastère. Lors de diverses sorties avec Chamba, à qui il apprend à conduire sa moto, il constate les contrôles incessants des « libérateurs » venus de Beijing et leur volonté d’anéantir l’identité tibétaine. Ils recherchent d’ailleurs le 6e Tulku Sunyata, qui est dans le secteur selon leur service de renseignements afin, sans aucun doute, de l’enlever et d’en imposer un à leurs ordres. Cependant, le délai d’attente est largement dépassé et pousse Jonathan à aller à la rencontre de celle qui doit lui apporter la réponse à ses questions…
Quarante-six années après le premier épisode de Jonathan, Cosey vient conclure son “autobiographie imaginaire en bande dessinée” avec cette dix-septième aventure largement à la hauteur de ce que l’on pouvait en attendre. La Piste de Yéshé apporte la réponse qu’attendait le héros à toutes ses questions par l’intermédiaire de Drolma, un personnage croisé dans Pieds nus sous les rhododendrons, un rôle important voulu par l’auteur car il y avait un goût d’inachevé en ce qui la concernait. D’autres protagonistes parcourent également les planches de cet album ou sont évoqués afin de saluer leur public et permettre à Cosey de leur dire au revoir. Citons Saïcha, Kate, Dzaza Dzongzong, Tulku Sunyata. En même temps qu’il partage la retraite “forcée” de Jonathan dans le monastère de Yéshé (basée sur l’expérience de Cosey dans un monastère au Ladakh), le lecteur est sensibilisé au fait que les “libérateurs” chinois font tout pour effacer l’identité tibétaine. La situation est grave pour le peuple du “Toit du monde”. Le Tibet est complètement sinisé et l’armée est en terrain conquis. Si les propos captent l’attention et poussent à un questionnement philosophique, le graphisme de Cosey immerge et fait voyager. Allant toujours à l’essentiel, le trait du dessinateur – rehaussé par une mise en couleurs intenses – est toujours aussi efficace.
Avec cet ultime opus, la boucle est bouclée de bien belle manière pour Jonathan et son ami C. Une réelle invitation à relire l’ensemble de la saga en écoutant les playlists suggérées.
Stéphane Girardot
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