Titre : Jean de Fer
Scénariste : Hervé Pauvert
Dessinatrice – Coloriste : Cécile Chicault
Éditeur : Scutella
Parution : Décembre 2013
Prix : 15€
« Il y a très longtemps, le château d’un roi se dressait à l’orée d’une sombre forêt dans laquelle vivaient des animaux de toutes sortes ». Tous ceux qui s’y rendent n’en reviennent jamais. Un étranger arrive alors et fait prisonnier l’homme sauvage, le « Rouillé », à l’origine de ces disparitions. C’est ainsi que Jean de Fer va devenir un élément-clé de la vie du fils du roi. Et réciproquement…
Cécile Chicault nous emporte avec elle dans un monde fantasmagorique, tantôt en couleurs, tantôt en noir et blanc. À la manière des enlumineurs, avec force minutie et sens du détail, elle recrée un univers rempli d’une faune et d’une flore énigmatiques. Ses illustrations sont saisissantes : l’esthétique se mêle si bien à l’étrange qu’il est difficile d’en détacher le regard. Il se dégage une poésie bien particulière de ces planches qui éveille notre curiosité. Tout comme les différents protagonistes de cette œuvre, c’est ce qui nous échappe qui nous fascine et que l’on cherche à contrôler. Et pourtant le bonheur est au rendez-vous. En effet, ce n’est pas parce que l’on ne saisit instantanément le sens des événements qu’ils ne nous marquent pas en profondeur. Là encore, la maxime s’applique autant au lectorat qu’aux personnages. On ne peut donc que saluer la performance de l’illustratrice qui a su donner corps et vie à l’idée directrice de cette fable, au point que le lecteur puisse se l’approprier.
Un conte revisité avec créativité, jouant avec subtilité sur le registre des apparences.
Emmanuelle Pignard-Péguet
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