Titre : Le Maître de l’oubli
Scénariste : Sylvain Runberg
Dessinateur : Mateo Guerrero
Coloristes : Javi Montes & Ludwig Olimba
Éditeur : Le Lombard
Parution : Février 2020
Prix : 14,45€
Jakob Kayne ne peut se sortir la belle Victoria Marcheda de la tête, qu’il a soignée et évacuée de l’archipel d’Hispaniola avec son frère Samuel, l’alchimiste-guérisseur. Il en est amoureux et veut la retrouver à tout prix. De plus, il considère qu’elle est un espoir de perpétuer la lignée des hyppocrates dont ils sont les deux derniers représentants. Pour cela, il devra se rendre seul dans le harem très protégé du Sultan omeykhim, Soleman-le-puissant, situé au cœur de la forteresse d’Izmir où elle est retenue prisonnière avec sa mère. Il est confiant car il sait qu’il peut compter sur ses pouvoirs de mange-mémoire afin d’arriver à ses fins. Pour sa mission, il sera Paul d’Arnhem venu des archipels bataves pour vendre ses parfums au Grand Eunuque, grand gardien du harem. Cependant, un complot fomenté par Akan, un des Capitaines Janissaires, et ses partisans, ainsi que la convoitise provoquée par les rarissimes produits du parfumeur de la cité d’Utrecht auprès de voleurs, vont compliquer la situation. Dans ce contexte, Jakob réussira-t-il à sortir d’Izmir avec Victoria ? Et que veulent les Néréides ?
La beauté de la maquette de l’album avec ce « cartonnage Hetzel » à l’instar des livres de Jules Verne se fait l’écho de la qualité du récit qu’elle recèle. En effet, Le Maître de l’oubli fait mouche ! Sylvain Runberg (Les Dominants) avait donné une indication sur l’orientation de cette suite à la fin du premier tome. Ainsi, sous couvert d’une passion amoureuse, le scénariste fait vivre une aventure à Jakob et son frère où leurs pouvoirs sont bien mis en avant et où réalisme et fantastique s’entremêlent. Comme à son habitude, l’auteur ne nous sert pas un récit simple et fade mais bien une succession d’événements qui offrent leur lot de rebondissements et de coups de théâtre. Conspiration au cœur du sultanat d’Izmir, tentative de vol des parfums de Paul/Jakob et présence d’êtres mythologiques viennent densifier la trame scénaristique et rendent ce deuxième opus très prenant. Sans compter que tout ne se passe comme prévu pour le Mange-mémoire ! L’impact des écrits est exacerbé par l’interprétation graphique extraordinaire qui en est faite par Mateo Guerrero (Gloria Victis). Le dessinateur ibérique sert une nouvelle fois un dessin au trait classieux, dynamique et souple qui prend place dans des cadrages très cinématographiques et des plus efficaces. L’ensemble est magnifiquement mis en valeur par l’habituel coloriste – indéfectible partenaire – du dessinateur, Javi Montes, assisté par le philippin Ludwig Olimba.
Une très belle suite qui tient toutes ses promesses et augure un final haut en couleur !
Stéphane Girardot
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