Titre : La Isabela
Scénariste : Sylvain Runberg
Dessinateur : Mateo Guerrero
Coloriste : Javi Montes
Éditeur : Le Lombard
Parution : Janvier 2019
Prix : 14,45€
Sur l’île d’Hispaniola, la cité-capitale La Isabela fait face depuis onze semaines à une épidémie de choléra gras en même temps qu’elle résiste aux assauts de l’armada omeykhim du Sultan Soleman-le-puissant. Ce dernier veut s’emparer des trésors de la Sainte-Inquisition que le Cardinal Torquemada n’est pas prêt de lui laisser. C’est dans ce contexte de ville assiégée où plane le spectre de la mort que Jakob Kayne effectue sa mission. Il doit retrouver, soigner puis faire sortir de l’archipel Victoria Marcheda. Une formalité pour lui et son frère Samuel car ils sont les derniers représentants de la civilisation hyppocrate, celle qui a créé la guilde des alchimistes-guérisseurs. De plus, Jakob possède un atout majeur pour la réussite de l’entreprise : il est le dernier « Mange-Mémoire ». Ainsi, personne ne peut se souvenir de son visage au-delà du moment présent, sauf son frère qui est devenu aveugle dans des circonstances tragiques. Un don des plus précieux qui peut se révéler comme étant également une malédiction le jour où l’amour croise sa route !
Derrière cette maquette d’album à la conception graphique somptueuse, les éditions du Lombard nous proposent une nouvelle création originale de Sylvain Runberg associé au duo ibérique composé de Mateo Guerrero et Javi Montès. Le prolifique, touche à tout et très efficace scénariste réalise une entame de série super accrocheuse tout en abordant quelque chose de nouveau pour lui à plusieurs égards. L’auteur met en place une uchronie dans un univers totalement maritime qui mixe des personnages réels (le Cardinal Torquemada a existé, les Omeykhims sont proches des Ottomans dont ils empruntent le nom de leur calife, etc.) et des créations pures comme bien sûr Jakob Kayne, un personnage très positif pour une fois. Et puis il y a cette romance, ce coup de foudre, cette passion rendue impossible par le don du héros qui vient se dévoiler lors du cliffhanger. Sans oublier le « teasing » à deux reprises à propos de mystérieux personnages aquatiques. Sylvain Runberg (Le Règne, On Mars_…) sort d’une certaine zone de confort, se renouvelle et cela fonctionne à merveille. Le scénario est parfaitement écrit et nous embarque immédiatement. Un récit qui est fait sur mesure pour mettre en avant le talent d’un dessinateur qui nous a déjà fortement impressionné lors de ses deux précédentes séries, Turo et Gloria Victis. La prestation est classe, percutante et exacerbée à la perfection par son acolyte coloriste. Le résultat final est plus que convainquant !
L’année 2019 commence très très bien chez Le Lombard avec cette nouvelle création originale gérée de main de maître par le talentueux trio !
Stéphane Girardot
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Une réponse à “Jakob Kayne #1”