Titre : Moi, calife…
Scénaristes : Jul, Laurent Vassilian & Olivier Andrieu
Dessinateurs : Nicolas Tabary & Elric
Coloriste : Bruno Tatti
Éditeur : IMAV Editions
Parution : Octobre 2021
Prix : 11,90€
Rien ne change vraiment à Bagdad la magnifique. Le bon calife Haroun El Poussah dirige la cité avec bienveillance et calme, tandis que son agité vizir ne rêve que de prendre sa place. Dilat Laraht, son brave homme de main, fait tout son possible pour le mettre en garde contre ses échecs successifs, mais Iznogoud n’en fait qu’à sa tête. En engageant un ancien conseiller de l’émir de Paris, capable de rendre impopulaire quiconque pourrait porter les meilleures idées pour ses concitoyens, en acquérant un élixir pouvant changer celui qui le boit en animal, en offrant au calife un échiquier enchanté ou en consultant un vieil ermite possédant toutes les connaissances, tous les stratagèmes sont bons à tenter. Pas sûr pour autant qu’il devienne enfin calife à la place du calife…
Après une pause de quelques années, la série créée par René Goscinny et Jean Tabary revient sous la forme de cinq histoires courtes dans la tradition de l’œuvre originale. Cet album marquera en outre le départ de Nicolas Tabary, qui signe ici ses dernières pages sur le titre qui aura fait la gloire de son père, avant de s’orienter définitivement vers des créations personnelles. Le passage de relais avec Elric s’effectue donc en douceur, le nouveau venu montrant toutes les qualités pour lui succéder. Son trait, plus maitrisé et bien plus proche des grandes heures d’Iznogoud, se fond parfaitement dans la charte graphique de la série, avec un soupçon d’énergie et d’expressivité en plus. De quoi redonner du peps à une série un peu tombée en désuétude avec le temps et des auteurs pas toujours inspirés. A ce titre, pour ses premiers scénarios après de nombreux ouvrages rédigés sur la bande dessinée, Olivier Andrieu fait bien mieux que ses comparses, avec trois histoires classiques dans leur approche mais plaisantes. Dommage que l’ouvrage débute par une intrigue lénifiante, plombée par un manque total de subtilité de la part de Jul, bien plus inspiré d’habitude.
Un album qui commence plutôt mal mais s’oriente vers un bien meilleur avenir pour le vizir le plus détestable de l’histoire de la bande dessinée.
Arnaud Gueury
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