
© 2021 Sarbacane
Titre : Ivalu
Scénariste : Morten Dürr
Dessinateur – Coloriste : Lars Horneman
Éditeur : Sarbacane
Parution : Janvier 2021
Prix : 19,50€
Certaines œuvres résonnent de manière particulièrement tragique avec l’actualité. C’est le cas de l’album Ivalu, paru l’année dernière au Danemark et publié par Sarbacane la même semaine que La Familia Grande de Camille Kouchner dont les révélations ont laissé place à un grand mouvement de dénonciation nécessaire de l’inceste.
« Pendant ta confirmation…
Il n’y avait pas que Miki…
…qui te regardait d’une certaine manière.
Papa aussi. »
Auteurs et illustrateurs prolifiques de livres jeunesse au Danemark, Morten Dürr et Lars Horneman n’en sont cependant pas à leur coup d’essai dans le monde de la bande dessinée et se sont déjà fait remarquer lors de la sortie de Zenobia en 2018 pour l’édition française. On y suivait Amina, une Syrienne de dix ans placée sur un bateau de migrants se remémorant sa vie d’avant, à travers deux figures, sa mère et Zenobia, « reine » de Palmyre. Avec Ivalu, un album presque muet (notons tout de même la traduction de Catherine Renaud) qui se déroule cette fois au Groenland, le duo entremêle les dénonciations en faisant de nouveau s’alterner avec brio planches dans les tons bleus et dans les tons sépia. Le graphisme est aussi simple que puissant – tout simplement poignant. Morten Dürr est assurément un scénariste à suivre : les droits de Hviskeleg (à paraître en mars 2021, avec Sofie Louise Dam au dessin) sont déjà vendus à la France.
Aussi beau que glaçant.
Chloé Lucidarme
Réagissez !