Titre : Jusqu’au dernier
Scénariste : Lewis Trondheim
Dessinateur : Killoffer
Coloriste : Tanja Cinna
Éditeur : Rue de Sèvres
Parution : Mars 2019
Prix : 17€
Alors que le vaisseau Infinity 8 se trouve stoppé face à un mystérieux amoncellement de nécropoles, le capitaine n’enclenche pas de boucle temporelle et passe brutalement à l’attaque. Les boucles précédentes lui en ont appris assez et il décide, avec ses compagnons survivants, de venger enfin la destruction de leur planète par la confédération galactique. Premier témoin et victime de cette révolte, le lieutenant Ferro est sauvé in extremis par un robot éveillé qui va l’aider à reprendre le contrôle de l’appareil. Mais pour cela il va devoir faire appel à six agents spéciaux et un Octolien…
« Maintenant, on n’a plus qu’à couper la partie qui te manque pour te la recoller. Par contre, on t’a mis une bite plus petite. Ha ha! Je blague! Ces bios, avec leurs appendices sexuels, sont impayables. »
Bien qu’elle ait été lancée en grande pompe, l’éditeur ayant beaucoup misé sur cette série, les premiers retours mitigés ont vite fait retomber le soufflet. Malgré les moyens mis en oeuvre – huit albums de plus de 80 pages et des auteurs de premier plan réunis de façon inédite – la déception l’a emporté, la faute à un certain manque de second degré, pourtant espéré par la présence de Lewis Trondheim aux commandes, et des épisodes trop longs, sans réel lien entre eux et finalement dispensables. Cette conclusion, plus dynamique et déjantée, montre d’ailleurs que la saga aurait gagné à être plus concise et rythmée comme un feuilleton. Dommage donc que le voyage s’arrête un peu dans l’indifférence car, si tout reste parfois brouillon, on s’amuse à suivre le lieutenant Reffo (re)prendre vie sous le crayon de Killoffer, celui-là même qui lui a servi de modèle. Le dessinateur promène son double de papier avec énergie, ainsi que tous les autres héros vus précédemment, qu’il se réapproprie avec plus ou moins de facilité. Les derniers mots de la série ? « Ça me gave… ça finissait presque bien ». Non, la fin est bonne, c’est le reste qui était « presque bien ».
La conclusion d’une aventure qui n’a pas tenu ses promesses mais dont on salue l’ambition.
Arnaud Gueury
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