Titre : Khôl Murdock
Scénariste : Louis
Dessinateur : Stéphane Créty
Couverture : J. Nanjan
Éditeur : Soleil
Collection : Anticipation
Parution : Août 2021
Prix : 15,50€
Le gouverneur de la planète Khâliste-24 a décidé de garder pour son seul profit les ressources locales. Ou plutôt LA ressource locale, une quantité d’eau phénoménale dont a besoin l’humanité. Officieusement, la technologie extraterrestre découverte sur le seul continent intéresse davantage les autorités. Mais les conditions climatiques particulières empêchent toute attaque, même par les redoutés I.S.S. Snipers. Un seul minuscule tunnel a pu être creusé dans le champ de force par l’un des leurs, un loup. Khôl Murdock, l’alpha de sa meute. Un humain modifié pour devenir un prédateur. Le genre dont on a besoin mais qu’on peut facilement sacrifier. Seul en territoire ennemi, c’est justement ce qu’on a attend de lui…
« Profite de ton répit, gouverneur… Tonton Murdock arrive pour remplir sa mission… te montrer qui est le patron. »
Comme le premier tome, cet album déborde de testostérone. En prenant le relais, Louis conserve le ton viril que la série veut entretenir, autour de héros qui en ont. Pris au premier degré, tout pourrait être d’un ridicule fini, là où certains lecteurs s’arrêteront sans doute. Mais l’hommage aux films d’action bourrins des années 80 et même 90, associé à de la science-fiction un peu cradingue à base de corps mutilés et transformés, permet de dépasser la base simple, les dialogues volontairement excessifs et un éloge pompier de la virilité et de l’esprit de groupe. Le fait de consacrer chaque tome à un personnage et une courte aventure laisse aussi la liberté de suivre la série à son rythme, selon ses préférences, notamment en matière d’auteur. Ici, c’est le polyvalent Stéphane Créty, à l’aise dans tous les registres possibles, qui s’attache à cette mission-suicide en milieu hostile. Toujours aussi généreux dans ses compositions, le dessinateur en met plein les yeux dans un déluge de feu et de sang.
Une série qui cultive l’excès comme un art avec le risque d’être forcément clivante.
Arnaud Gueury
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