Titre : La Nuit des chasseurs
Scénariste : Fred Duval
Dessinateur : Stéphane Créty
Designers : Armel Gaulme & Fred Blanchard
Coloriste : Jérôme Maffre
Éditeur : Delcourt
Collection : Neopolis
Parution : Janvier 2022
Prix : 13,50€
Devenu au fil des siècles un bagne où sont envoyés tous les malfrats et les ennemis du roi, l’Hélios est un désert brûlant dont l’existence reste capitale pour les Hautes Terres. La population carcérale, laissée libre dans ce lieu quasiment coupé du monde, et les rares survivants indigènes s’échinent à la réalisation d’un canal censé apporter l’eau depuis les lacs d’altitude. Un projet fou, titanesque, presque irréalisable. Parmi les damnés, Alceste de Hurlevent fait figure de cas à part : issu d’une grande famille, il est déchu de ses titres et condamné parmi les voleurs pour avoir défié le souverain. Mais ses talents de médecin et sa volonté farouche de quitter cet enfer pour retrouver sa famille vont lui servir quand le superintendant va venir en personne chasser au cœur de l’Hélios…
« L’homme n’a pas toujours été médecin… Il m’a reconnu et je l’ai reconnu. J’étais parmi les juges qui l’ont envoyé dans l’Hélios. »
Fred Duval se lance dans une nouvelle série de fantasy empruntant beaucoup à l’esthétique et à la politique médiévales, dans un quasi huis-clos à ciel ouvert. L’ambiance et la retranscription de cet univers limité à son bagne-continent sont essentielles, et la participation de deux designers pour en concevoir les détails de l’architecture et de la faune témoignent de la volonté des auteurs de proposer quelque chose de soigné. Le trait de Stéphane Créty est, comme à son habitude, d’une grande précision, jusque dans les moindres détails, et d’un dynamisme impressionnant. Mais ce sont bien les couleurs de Jérôme Maffre, essentielles pour se sentir immergé dans ce désert bouillonnant, qui attirent l’œil et appuient de magnifiques séquences. Le scénario, lui, met pour l’instant les choses en place, avec un peu moins de surprises. Qui dit premier tome dit période d’introduction et de présentation, aussi les personnages manquent encore d’épaisseur, dans le sillage d’un héros (trop?) vertueux dont on espère – sans trop en douter – que son développement sera opéré dès le prochain opus.
Une aventure à la fois classique et surprenante, très réussie visuellement.
Arnaud Gueury
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