- Titre(s) : Horizons obliques
- Scénariste(s) - Dessinateur(s) - Coloriste(s) : Richard Blake
- Editeur(s) : Urban Comics
- Collection : Urban
- Parution : Avril 2024
- Prix : 21,00 €
- EAN : 9791026828013
An 4040. Alors que des scientifiques ont découvert un passage vers un univers parallèle, un couple de cartographes est envoyé à travers la « passerelle » pour tenter de faire les relevés qui permettront à d’autres de les suivre. Mais les communications ont été rapidement coupées et seule leur fille, Adley, maintient un lien avec eux à travers des visions dans son sommeil. Il est alors décidé de lancer une opération de sauvetage, en associant une intelligence artificielle à la petite fille pour l’envoyer à sa place. Bien des années plus tard, Adley développe une forte relation avec Staden. Envoyé dans l’autre univers, l’IA communique ses premières trouvailles et suit les indications de la jeune femme. Rien de ce qu’il découvre n’était prévisible…
« Adley te servira de navigatrice, elle nous relaiera tes coordonnées qui nous permettront ainsi de t’ouvrir des portails de transfert. Bien entendu, dès lors que tu atteindras des régions inexplorées, où nos balises n’ont pu aller… »
Cet impressionnant album de près de 140 pages est le fruit d’un long processus dans le cerveau de son auteur depuis l’apparition d’une image qui l’a marqué, comme il l’explique très bien en préambule. Le rapprochement avec Les Cités obscures de François Schuiten et Benoit Peeters, des albums découverts durant son enfance, est assez inévitable et se retrouve donc assumé, au point où le dessinateur belge a été invité à un entretien croisé avec son homologue américain publié en fin d’album. De cette influence européenne – symbolisée par l’apparition incongrue dans cet univers futuriste d’une 2CV volante et d’une vieille estafette Citroën – à ses multiples expositions de peinture, Richard Blake a accumulé une expérience certaine qu’il retranscrit pour la première fois dans une bande dessinée spectaculaire. On pourra arguer que le scénario ne soit pas à la hauteur du graphisme puisque, après une lente, patiente et intrigante mise en place, le soufflé retombe assez vite et la conclusion, très cérébrale, n’est pas pleinement convaincante par sa volonté de ne pas répondre à toutes les questions, mais le voyage est suffisamment déroutant et l’exercice assez réussi pour que l’on y adhère. Pour une première, l’auteur ne s’est pas facilité la tâche, et cela vaut d’être souligné. Sa maitrise des codes est évidente et son prochain projet sera très attendu.
Un voyage entre les mondes et au fond de la conscience, aussi visuel que spirituel.
Arnaud Gueury
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