- Titre(s) : L’Homme qui voulut être roi
- Scénariste(s) : Jean-Christophe Derrien
- Dessinateur(s) : Rémi Torregrossa
- Coloriste(s) : Albertine Ralenti
- Editeur(s) : Glénat
- Parution : Avril 2023
- Prix : 16,50 €
- EAN : 9782344047958
Alors qu’il est en poste en Inde britannique, Rudyard Kipling fait par hasard la connaissance de deux curieux individus aux ambitions démesurées et dotés d’une énorme confiance en eux. Daniel Dravot et Peachey Carnehan lui font part d’un plan aussi fou que grandiose : devenir les rois du Kafiristan. Témoin de leur engagement moral, le journaliste voit alors deux ans s’écouler avant de retrouver l’un d’eux, presque mort, presque fou, qui entreprend de raconter leur périple, depuis leur entrée dans la province reculée jusqu’au drame qui s’est noué et les a fait tomber de leur piédestal divin…
« Nous sommes des dieux! Il n’y a aucun doute là-dessus! Nous sommes fils d’Alexandre et grands maîtres de l’ordre. Et grâce à nous, le Kafiristan sera un grand pays où chacun pourra vivre en paix… et surtout… nous obéir! »
Si la postérité a davantage gardé en souvenir le film du même nom réalisé en 1975 par John Huston, qui mettait en scène deux monstres sacrés du cinéma, Sean Connery et Michael Caine, la nouvelle écrite par Rudyard Kipling et parue en 1888 possède quelques éléments atténués ou supprimés dans le long métrage, notamment tout ce qui concerne la symbolique maçonnique. Jean-Christophe Derrien s’attache donc à mettre en évidence tout ce qui fait de L’Homme qui voulut être roi une parabole et une tragédie pleine d’enseignements. Il redonne surtout aux personnages toute l’ampleur qu’ils méritent, perdus quelque part entre une image de perdants flamboyants et de menteurs pathétiques. Touchants dans leur quête de grandeur mais désespérants par leurs basses manigances, les deux compères sont de formidables archétypes de anti-héros au destin tragique. Même si quelques cases sont maladroites, Rémi Torregrossa confirme qu’il peut passer d’un registre à l’autre avec bonheur et que ce type de projet convient très bien à son trait, surtout aussi bien mis en valeur qu’il l’est ici grâce à l’audacieuse colorisation d’Albertine Ralenti.
Une solide adaptation pour une aventure épique et évocatrice.
Arnaud Gueury
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