Titre : 1933
Scénariste : Jean-Pierre Pécau
Dessinateur : Dejan Nenadov
Coloriste : Pierre Schelle
Couverture : Nicolas Siner
Éditeur : Delcourt
Collection : Histoire & histoires
Parution : Novembre 2021
Prix : 14,95€
En sortant de façon mouvementée de la projection du film Ingagi, deux amis ruminent sur leurs envies de faire un film monumental, qui serait un succès populaire, loin du documentaire qu’ils ont déjà réalisé ensemble. Aventurier engagé dans la première guerre mondiale, Merian C. Cooper a depuis fait fortune dans l’aviation et il compte bien en profiter pour se tourner vers Hollywood. Quand le producteur David O. Selznick le convie à mettre dans l’ordre à la RKO, Coop conclut un accord : en échange de son aide, il produira son couteux projet. Grâce à son vieux compagnon Ernest B. Shoedsack, il va pouvoir affronter les multiples défis que présente le tournage de King Kong, un film hors normes qui va révolutionner le cinéma…
« Kong va ruiner la RKO. C’est trop cher et je me demande même si c’est possible à faire pour tout te dire.
– Et si on divisait les coûts par deux? Avec deux films, sur le même plateau, avec les mêmes décors, les mêmes acteurs. On tourne le premier de jour et le second de nuit. »
Après avoir abordé le tournage d’un autre film légendaire dans son contexte politique (Metropolis dans L’Homme de l’année #12), Jean-Pierre Pécau s’attache cette fois à la création d’un mythe populaire toujours aussi vivant aujourd’hui tant son personnage a marqué les esprits dès sa première apparition sur les écrans américains en 1933. Bien sûr, le scénariste est contrait d’aller vite pour tout aborder en un tome unique, si bien que certains aspects sont frustrants car on aimerait en apprendre davantage. De leur envie commune de réaliser un long-métrage sur un gorille jusqu’à sa sortie, c’est une aventure incroyable qu’on suit dans les pas des deux réalisateurs, des personnages étonnants qui ont su braver les ennuis techniques, financiers, humains, pour aller au bout de leur rêve. On se régale de chaque anecdote, de chaque trouvaille des protagonistes, de chaque embuche surmontée et de tous ces détails inconnus ou méconnus qui ont nourri la création de Kong. Dans un style réaliste, Dejan Nenadov donne vie à cette époque pleine d’effervescence et de possibilités. On en aurait bien aimé un peu plus mais c’est déjà beaucoup.
Un panorama complet bien que rapide sur la création d’un film qui a changé Hollywood.
Arnaud Gueury
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