Titre : 1975
Scénariste : Jean-Pierre Pécau
Dessinateur : Daniele Fabiani
Coloriste : Jean-Paul Fernandez
Couverture : Manchu
Éditeur : Delcourt
Collection : Histoire & histoires
Parution : Février 2021
Prix : 15,50€
Janvier 1975. Moïse Lee est un pilote d’hélicoptère civil au Vietnam. Chargé par la CIA de convoyer les représentants de l’ONU à Saïgon pour surveiller le cessez-le-feu et le respect des Accords de Paris, il profite également de ses déplacements pour bosser avec « Air America ». Les services secrets américains sont en effet persuadés que le conflit, au point mort, va rester calme pendant encore de nombreux mois, ce qui leur permet de trafiquer avec les seigneurs de guerre locaux. Pourtant, l’attitude de certains d’entre eux, quelques rumeurs persistantes et certains signes avant-coureurs laissent penser à Moïse que les estimations de la CIA sont largement faussées…
« Sans déconner, rien à craindre, les gars. Ni les Russes ni les Chinois n’ont intérêt à une reprise de la guerre au Vietnam. Tous les rapports le disent, le gros coup, c’est pas avant deux ans.
– On a pensé à demander aux Nord-Vietnamiens ce qu’ils en disaient? »
En s’attaquant à l’Histoire récente et à un conflit qui a engendré tant et tant d’œuvres diverses, Jean-Pierre Pécau prenait le risque de tomber dans la redite. Mais, en s’attachant particulièrement aux derniers jours de la Guerre du Vietnam et à l’évacuation désastreuse de l’Ambassade américaine, il relate l’incroyable loupé de la CIA suivant ses nombreux trafics secrets en Asie du Sud-Est. Une débandade dans lequel le héros de l’album n’a pas réellement un rôle à jouer, étant plutôt observateur de l’action à travers ses déplacements et ses rencontres. Ce point de vue central sur les erreurs, les mauvaises estimations, l’assurance aveugle des agents en noir, donne un bon aperçu du terme d’un conflit qui aura été un échec de bout en bout pour les Etats-Unis, et une sacrée épine dans le pied pour les politiciens qui se sont succédés au pouvoir tout au long de ces sombres années. Pour son premier album sur le marché français, Daniele Fabiani réalise un sans faute. Son trait plein d’assurance et la qualité de ses décors font mouche, avec même une petite pointe de Colin Wilson dans la représentation des personnages. Nul doute que ce galop d’essai sur un one shot puisse lui ouvrir d’autres portes.
Une nouvelle histoire incroyable racontée avec talent.
Arnaud Gueury
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