- Titre(s) : Tome 5
- Scénariste(s) - Dessinateur(s) : Kouji Mori
- Editeur(s) : Dupuis
- Collection : Vega
- Parution : Janvier 2024
- Prix : 8,35 €
- EAN : 9782379502804
Le duel entre Yû Kamishiro, jeune lycéen harcelé surnommé le chasseur de Yankees, et Katô, celui qui a attaqué les amis de Yû, a finalement lieu devant un public appartenant à des clans de rue rivaux. Alors que Katô souhaitait un lynchage collectif, Tsuchiya lui lance un défi : s’il arrive à « éclater » Yû, il méritera d’être leur chef. Au terme d’un combat intense et très violent, Yû finit par triompher de Katô. Mais contre toute attente, il annonce aux bandes ennemies qu’il n’en restera pas là. Son attitude belliqueuse déclenche la colère des autres jeunes qui veulent en découdre aussitôt avec lui. Mais l’arrivée soudaine de la police disperse l’attroupement. Quelque temps plus tard, Masaki, un ami de Yû, est abordé par une vieille connaissance, appartenant à la pègre, qui lui demande d’intervenir afin que Yû cesse de tabasser les dealers travaillant pour son clan. Pendant ce temps, Mai, la sœur de Masaki, se rend à l’hôpital voir Shin sorti du coma. Pour extirper Yû de la spirale de la vengeance, Shin et Mai décident de prévenir Masaki et de solliciter son aide…
« Dans ton petit monde, t’es le seul à souffrir et il n’existe aucune autre victime que toi. Mais laisse-moi te dire un truc… Tous les vivants portent en eux des cicatrices! Tous, sans exception! »
Voici un cinquième tome dans la même veine que les précédents : une intrigue addictive, des scènes de combat décryptées par les protagonistes, des rebondissements avec l’introduction d’un nouveau personnage, le yakuza Shimoyama… Kouji Mori lève le voile sur certains mystères, dont la raison de l’animosité de Shôgo envers Masaki. Dans ce volume, il montre le conflit intérieur de Yû, tiraillé entre la colère et le doute. Le trait précis et nerveux du mangaka fait ressortir les yeux exorbités de Yû et son regard vide (planches 142-143) puis l’attitude hystérique qui transparaît dans la vitesse des coups qu’il assène à ses adversaires, la rage qui l’envahit (avec la superposition de l’ombre de Shôgo quand il se bat) et les prunelles terrifiées des spectateurs abasourdis par la violence des rixes. La focalisation interne permet d’avoir accès aux pensées et ressentis des personnages, l’esprit tourmenté de Yû quant aux motivations réelles de Masaki, l’admiration et l’effroi suscités par Yû et sa « frappe de dingue », les sentiments confus de Mai à l’égard de Yû, la prise de conscience de Tsuchiya sur les bagarres de rue qu’il qualifie de « rituel démodé » et la perspicacité bienveillante de Masaki qui s’évertue à sauver Yû. Les incursions du mangaka au fil du récit apportent des informations complémentaires à l’histoire : le lancer de projectiles pour déstabiliser l’adversaire, les coups de coude pour ouvrir le visage du concurrent, le choix habile de porter des vêtements noirs, etc. Tout est très bien expliqué et analysé, cette série passionnante peut ainsi plaire à un lectorat non coutumier des sports de combat. Enfin, sur la jaquette intérieure du manga, en guise d’avant-propos, Kouji Mori s’interroge sur l’exemplarité attendue des jeunes dans une société au sein de laquelle les affaires et décisions politiques font perdre espoir en l’avenir.
Un excellent cinquième tome qui se finit sur un palpitant cliffhanger !
Marie Chicaud
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