Titre : Mort sur le Nil
Scénariste : Isabelle Bottier
Dessinateur : Callixte
Coloriste : Fabien Alquier
Éditeur : Paquet
Parution : Septembre 2019
Prix : 16€
Même lorsqu’il prend des congés en Egypte pour mettre au repos ses petites cellules grises, le célèbre Hercule Poirot ne peut s’empêcher d’analyser qui sont ses compagnons de route. Notamment ce couple de jeunes mariés dont le voyage de noce est gâché par l’ancienne fiancée du jeune homme, qui s’est fait voler son bien-aimé par sa meilleure amie et lui voue une rancune tenace. Une situation potentiellement explosive qui s’ajoute à une tension palpable, entretenue par la présence d’individus semblant cacher leur raison d’être là. Lorsque la malheureuse Jacqueline tire sur son ancien amoureux et que la jeune épouse est retrouvée morte dans sa cabine, le détective belge ne peut rester sans agir…
« Poirot ne s’ennuie jamais ! L’observation est tellement distrayante. Rien ne m’échappe, pas même la profonde mélancolie qu’une jeune femme tente de dissimuler derrière son sourire. »
Malgré le trio Alquier/Bottier/Callixte, ce n’est pas une adaptation du roman ABC contre Poirot que nous avons en librairie, mais bien celle d’une des plus fameuses créations de la reine du crime, le mythique Mort sur le Nil, transposé sur grand écran en 1978 avec un magnifique casting (et peut-être à nouveau prochainement sous la direction de Kenneth Branagh). Bien que restreinte à ne conserver que les lignes essentielles du récit pour rester dans le cadre d’une bande dessinée de 63 pages et bien que certaines séquences se suivent un peu brutalement, Isabelle Bottier (Cassandra) réussit à retranscrire l’essence même de ce qui fait le charme de ce drame policier, entre le dépaysement offert par l’Égypte des années 30, terre touristique pleine de charme et de danger, et le huis-clos à bord du Karnak, où Hercule Poirot doit démêler le vrai du faux et confondre des passagers aux motivations diverses. De son côté, Callixte (Gilles Durance) enrichit l’album de la finesse de son trait et du soin qu’il apporte aux décors, avec un héros au physique surprenant au premier abord, en particulier dans sa coiffure, et une galerie de personnages très bien campés, tandis que Fabien Alquier propose une colorisation très juste dans chacune des scènes.
Une enquête incontournable, recréée avec talent et minutie.
Arnaud Gueury
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