Titre : Tout droit en enfer
Scénariste : Kid Toussaint
Dessinatrice : Luisa Russo
Coloristes : Aretha Battistutta & Sara Michieli
Éditeur : Drakoo
Parution : Mars 2021
Prix : 10,95€
Adolescente un peu perturbée, Hella pousse la rébellion jusqu’à sortir avec un petit voyou notoire qui l’aide à vandaliser la voiture d’un de ses professeurs en pleine nuit. Pour épicer le périple, Kieran va se réfugier dans une maison voisine à la sinistre réputation. Ne le voyant pas ressortir, Hella préfère rentrer chez elle mais, sans nouvelles, commence à s’inquiéter pour lui. Malgré les renseignements pris sur la maison hantée de la rue Duroc, constellés de disparitions mystérieuses et de drames depuis sa construction, la jeune fille y pénètre seule et découvre alors tout un monde étrange, semblable à une fête foraine maléfique…
« J’ai de nombreuses raisons de croire à son histoire, petit. Je me suis toujours intéressé à cette maison, son histoire, ce qu’on en disait… J’ai collecté des tas d’informations à son sujet, bien avant toi. »
Si cette nouvelle série prévue en deux tomes se montre très sympathique, le sentiment que les auteurs ont hésité à basculer vers l’horreur plus mature atténue un peu le plaisir. Par son format, plus petit que les autres productions Drakoo, le ton est donné sur l’orientation ado/adulte du titre qui préside à toute l’intrigue. Pas un défaut en soi car il en faut pour tout le monde, mais le style du récit, ses références et son univers auraient aussi pu donner un résultat plus sombre et macabre à la Stephen King. Kid Toussaint reste donc dans un registre plus grand public avec des personnages typés, clairement identifiables par leur caractère et parfois un peu caricaturaux (le flic notamment) jusque dans les dialogues, assez plats. De son côté, Luisa Russo s’inscrit parfaitement dans ce style, en restant assez sage dans ses compositions mais très précise dans son trait. On sent qu’en abordant les thématiques fantastiques, son graphisme s’éloigne de sa zone de confort, plus naturelle dans le réalisme contemporain, mais elle se sort très bien de cet exercice et laisse entrevoir une vraie faculté à varier son dessin. Pour finir, la colorisation de ses compatriotes italiennes Aretha Battistutta et Sara Michieli appuient joliment le contraste entre les deux mondes, par une variation des tons et des lumières.
Un début de diptyque un peu handicapé par sa volonté de rester grand public mais tout à fait agréable et divertissant.
Arnaud Gueury
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