Titre : Les Chasseurs de Draugar
Scénariste : Sergio A. Sierra
Dessinateur – Coloriste : Alex Sierra
Éditeur : Sandawe
Parution : Février 2017
Prix : 15€
Norvège, an 910. Harek, le Jarl de Lagarvik, rentre d’une expédition de pillage avec sa horde. À bord de leurs drakkars, les vikings sont accueillis par la mort. Peu de temps après avoir pénétré dans le village, ils sont attaqués par le vieil Olafr qui semble possédé par une entité démoniaque aux pouvoirs surnaturels. Malgré le nombre, le monstre a le dessus. Heureusement, Astrid, l’ancienne Skjaldmö, met fin à l’assaut en lui tranchant la tête. Elle ainsi que d’autres ont survécu à l’horreur. Une fois réunis, Harek apprend que ses enfants et ses trois neveux ont été enlevés par les assaillants. Cependant, la Seidkona Valdis demande à ce que tous écoutent Leif, son petit-fils, qui leur révèle que les Draugar – également connus sous le nom de Hel’blar, la Mort noire – sont responsables de ce massacre. Il s’agit de guerriers non-morts revenus de Hel qui laissent leurs victimes exsangues devenant par la suite, comme le vieil Olafr, des Aptergangr. Un groupe de treize guerriers et guerrières est alors formé pour les traquer en suivant la piste laissée par le mari d’Astrid, Friedlief, parti à leurs trousses.
Les « Fréro Delavega » se sont fait une jolie place dans le monde de la musique. Les « Frérots Sierra », quant à eux, s’en feront certainement une de choix dans le 9ème Art avec ce premier tome d’Hel’Blar (et sa suite). Cependant, leur première réalisation commune n’est pas celle-ci mais Yōkai éditée en 2013 chez 12bis. Mais revenons à nos moutons ou plutôt à nos Draugar ! Il faut dire que cette entame de diptyque donne une belle, une énorme claque. D’une part, parce qu’elle est très bien scénarisée par Sergio A. Sierra qui s’est autant inspiré de films/séries TV (Beowulf, Le Treizième guerrier, Vikings, Game of Thrones…) que de mythologie scandinave, de BD (Thorgal, Northlanders…) ou encore de jeux vidéo (The Elder Scrolls V: Skyrim, The Witcher 3…). Le rythme narratif est soutenu et vous plonge sans effort dans cette saga viking fantastique, horrifique et… sanglante. Bien qu’étant purement fictive, l’histoire est rendue parfaitement crédible par la multitude de références légendaires étayées. De fait, la tension est maximale mais le mystère reste entier : qui manipule la Mort noire ? D’autre part, le graphisme est à couper le souffle. Alex Sierra envoie du lourd. Du très, très lourd ! Le dessin et la mise en couleurs dégagent de la force, du dynamisme et des ambiances en totale adéquation avec le récit. L’auteur nous gratifie de plusieurs cases panoramiques, posées sur deux pages, impressionnantes et d’un découpage d’une grande efficacité. Le tout en grand format comme au cinéma ! Et le dossier de huit pages en fin d’album sur les personnages et l’univers parachève l’ensemble de belle manière.
Un excellent album produit par deux auteurs ibériques de talent sous le regard attentif de l’œil unique d’Odin. Vite la suite !
Stéphane Girardot
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