Titre : La Grande Panne
Scénariste : Olivier Jouvray
Dessinateur : Benjamin Jurdic
Coloriste : Maud Buchwalder
Éditeur : Le Lombard
Parution : Avril 2021
Prix : 14,45€
Adolescente de 14 ans, petite dernière de la famille, Mollie prépare une capsule temporelle pour laisser un témoignage à ceux qui survivraient à la fin du monde qu’elle pense proche. Que ce soit Martial ou Josie (ses parents), Louise, Emma ou Victor (ses sœurs et son frère), personne ne la prend vraiment au sérieux. Heureusement son ami Oscar, un châtelain un peu loufoque à la retraite depuis longtemps, croit en elle et prépare sa cave tel un survivaliste, en constituant des réserves de nourriture pour lui faire une surprise. Cependant ni l’un ni l’autre ne s’attendait à ce que le moment fatidique arrive aussi tôt ! En effet, une crise totale éclate dans le pays et la panique commence à gagner la population. Mollie avait beau s’y attendre, cela lui fait un choc. Même si elle a des idées, il est dur pour elle de les imposer. Qu’à cela ne tienne, Oscar est là pour l’aider. Il fait même mieux, et propose son château comme refuge à son amie et sa famille auxquels viennent se joindre les membres de la Compagnie Durandal dont fait partie Oscar. Désormais, ils doivent s’organiser pour affronter ce cauchemar !
Comment réagiriez-vous si c’était la fin du monde ? C’est à cette question qu’Olivier Jouvray (Lincoln), qui s’interroge depuis une dizaine d’années sur le survivalisme et les théories d’effondrement de notre civilisation, essaye de répondre avec Happy End. Pour ce faire, le scénariste met en scène un grand nombre de personnages, dont certains hauts en couleur, qui lui permettent d’explorer tous les types de comportements possibles dans ce genre de situation. Par exemple, dans la famille de Mollie, les réactions sont variées. L’indifférence, l’agressivité ou encore l’incompréhension se côtoient. Principalement, l’auteur met en avant le fait “qu’individuellement nous sommes des cons médiocres et que ce n’est que lorsque l’on collabore qu’on démontre une certaine intelligence”. Agir avec bienveillance donne de biens meilleurs résultats que lorsque l’on est placé sous l’influence de la peur et de la défiance. Cet album de mise en situation, non fantasmée et plutôt réaliste (pas de zombies !), est extrêmement bien mené et donne envie de lire la suite très rapidement pour voir comment Mollie et sa troupe vont s’en sortir. L’ensemble, qui ne manque absolument pas d’humour, est graphiquement très réussi. Benjamin Jurdic (Les Larmes de Nüwa) réalise une prestation semi-réaliste irréprochable que Maud Buchwalder exacerbe via une belle sensibilité chromatique.
Un excellent et intéressant premier tome !
Stéphane Girardot
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