- Titre(s) : Tome 5
- Scénariste(s) : Renji Takigawa
- Dessinateur(s) : Ryû Suenobu
- Editeur(s) : Casterman
- Collection : Sakka
- Parution : Juillet 2024
- Prix : 9,45 €
- EAN : 9782203272910
Manji, Kawakami Gensai, Sakamoto Ryôma et Okada Izô font face au Kamo accompagné de plusieurs hommes de l’Itsubantai. Dès lors, un affrontement violent s’engage, Manji demandant à Ryôma de rester en retrait afin de ne pas mourir et ainsi être en mesure de poursuivre son œuvre. S’il est inactif dans un premier temps, Sire Ôkuno ne manque pas de se joindre au combat lorsqu’il s’aperçoit que le point faible de sa création a été trouvé. Cependant, l’arrivée de Yamanami avec d’autres guerriers rebat les cartes et des oppositions distinctes se forment. Sire Ôkuno défait Gensai pendant que Yamanami se présente face à Ryôma pour tenir une promesse qu’il lui a faite lorsque les deux samouraïs étaient plus jeunes. De leurs côtés, l’immortel et Okada Izô sont les mieux armés pour affronter le Kamo sous les yeux plein d’effroi de Machi, cachée dans les parages. Cette bataille, qui laisse des traces de part et d’autre, se déroule quelques temps avant l’incident des portes interdites à l’issue duquel Kyoto brûle pendant trois jours.
L’élément le plus marquant de ce cinquième tome de L’Habitant de l’infini – Bakumatsu est probablement le changement de technique narrative assez brutal – trop ? – à l’issue de l’affrontement dantesque et sanglant évoqué dans notre résumé. Renji Takigawa enchaîne très rapidement sur une séquence historique avec des cartouches de texte qui évoquent le déclin de Chôshû – en parlant de l’affaire de l’Ikedaya mais surtout de l’incident des portes interdites – de manière à s’en servir telle une ellipse temporelle et ce, afin de positionner Manji face à un Kyoto complètement détruit par le feu lors de ses retrouvailles avec Yaobikuni, la vieille femme aux neuf siècles désormais. Ainsi, le rythme narratif est largement freiné, positionnant le lecteur en tant que spectateur et non plus en tant qu’acteur, ce qui lui permet de reprendre son souffle. Cependant, il y a un réel lien avec la suite qui permet au scénariste de proposer une fin de tome surprenante et positive. L’interprétation graphique de Ryû Suenobu est toujours à la hauteur à la fois du récit et du maître superviseur Hiroaki Samura. Le trait est d’une belle nervosité. Soulignons également le soin particulier que le mangaka a porté à l’illustration de la jaquette ainsi qu’aux pages de chapitre.
Un excellent opus qui ouvre le champ des possibles pour la suite.
Stéphane Girardot
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