- Titre(s) : Tome 3
- Scénariste(s) : Renji Takigawa
- Dessinateur(s) : Ryû Suenobu
- Editeur(s) : Casterman
- Collection : Sakka
- Parution : Janvier 2024
- Prix : 9,45 €
- EAN : 9782203272736
Les perquisitions menées par le Shinsen-Gumi lui ont permis de localiser où se déroulait la réunion des loyalistes et de lancer une attaque d’envergure au ryokan Ikedaya pour les éliminer. Cet ensemble d’événements aboutit à la fuite de Katsura Kogorô du clan Chôshû. Cependant, alors qu’un affrontement individuel fait rage entre Kondô Isami, le commandant du Shinsen-Gumi, et Miyabe Teizô de Higo, le chef des conjurés, l’immortel rōnin doit faire face au capitaine de la première brigade du Shinsen-Gumi, la plus fine lame du dojo de Kondô Isami. Si le premier combat voit le loup de Mibu sortir vainqueur, le second pousse Kondô à faire appel à la science en immortologie de Dame Ayame Buran pour sauver son capitaine. En marge de cela, Yamanani découvre les expériences sur l’immortalité confiées secrètement à Ôkuno par Hijikata. D’ailleurs, c’est en compagnie d’Ôkuno qu’Izô effectue sa première mission pour la faction secrète. Pendant ce temps, Sakamoto Ryôma est sur la route d’Edo pour rencontrer Mizuno Tadakiyo du conseil des anciens.
La fin du second tome et le début de ce troisième composés par Renji Takigawa sont basés sur des éléments historiques réels du Bakumatsu. En effet, il existe bien une « Affaire Ikedaya » qui est « un incident armé entre les Ishin Shishi, une force anti shogunale en provenance du domaine de Chôshû, et le Shinsen-Gumi, l’unité armée du Bakufu » qui eut lieu à Kyoto le 5 juin 1864. Le scénariste utilise judicieusement l’événement et la rumeur de la défaillance d’Okita Sôji sous l’effort pendant cette opération en le faisant perdre lors son affrontement avec Manji. Ainsi, le récit avance de manière probante en croisant très habilement Histoire du Japon et fiction, personnages réels et fictifs. Lors du rapport officiel, il est également question de méthodes de torture utilisées par Hijikata Toshizo, un fait sur lequel là aussi l’auteur rebondit, prêtant sa salle des tortures à Ôkuno pour ses expériences. Bien évidemment, les combats de sabres sont encore une fois d’une rare violence et leurs chorégraphies sont mises en images de façon toujours aussi impressionnante et dynamique par Ryû Suenobu. Si le mangaka excelle dans l’art de rendre les ambiances aussi noires qu’elles doivent l’être, il sait à contrario illuminer certaines cases avec un trait élégant et une très belle finesse, notamment concernant la plastique d’Okita Sôji.
Un troisième volet dense et prenant où l’utilisation de l’Histoire dans la petite est des plus fines, rendant ainsi la série encore plus intéressante.
Stéphane Girardot
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