- Titre(s) : Tome 2
- Scénariste(s) : Renji Takigawa
- Dessinateur(s) : Ryû Suenobu
- Editeur(s) : Casterman
- Collection : Sakka
- Parution : Novembre 2023
- Prix : 9,45 €
- EAN : 9782203272965
C’est interpelé par le nom Burando cité dans la missive reçue chez Takechi Zuizan et dans l’espoir de le libérer que Manji se rend au rendez-vous donné sur le pont Matsubara, tout en sachant pertinemment qu’il s’agit d’un piège. Un fait très rapidement vérifié par la présence de Kitami, prêt à en découdre avec lui. Les katanas parlent très rapidement et le samouraï immortel découvre alors la gueule de chien de son adversaire. Sûr de ses capacités à le vaincre, Kitami révèle à l’homme au svastika qu’il fait partie de l’Itsubantai, une section de Shinsen-Gumi, mais ne lui dit rien sur le rapport qui existe entre Ayame Burando et l’organisation à la solde du shogunat. La suite de la discussion tourne court car chacun reste sur ses positions. L’affrontement reprend de plus belle et voit Manji sortir vainqueur. Après un repos bien mérité, il reçoit une visite des plus surprenantes. L’arrière-petite-fille de Burando, qui poursuit les travaux de son bisaïeul, lui fait une déstabilisante demande en mariage dans un but bien précis. Mais le plus inquiétant au-delà de cela est que le plan des loyalistes visant à mettre le feu à Kyoto et emmener l’Empereur à Chôshû semble fort compromis !
Renji Takigawa poursuit le développement de son récit sur un rythme narratif des plus élevés. Ainsi, personnages historiques et fictionnels s’entrecroisent dans la mise en place des plans des loyalistes et de ceux du Shinsen-Gumi, et bien évidemment cela donne lieu à de multiples affrontements très sanglants au katana. Pour contrebalancer avec la noirceur ambiante, l’auteur ajoute un peu de folie romantique en utilisant Ayame Buran. Durant la séquence où elle rencontre Manji, la spécialiste en immortologie – qui a aidé le Shinsen-Gumi précédemment – présente son projet plutôt glauque dans le détail et sème un trouble léger dans l’esprit de l’immortel rônin. Le décalage qui existe entre le personnage en lui-même et ses desseins est à la fois marquant et drôle, une belle utilisation de l’humour décalé. Tout comme L’Habitant de l’infini, les références historiques et artistiques propres au Japon sont nombreuses et nécessitent toutefois une lecture attentive pour une appréhension totale et claire du contexte. Notre intérêt n’en est que plus suscité. L’ensemble offre un terrain de jeu idéal à Ryû Suenobu. Le mangaka réalise une prestation parfaitement maîtrisée où il tient les protagonistes et certains cadrages sont percutants. Si vous tenez ce deuxième tome dans les mains, c’est tout simplement parce qu’il a été validé par Hiroaki Samura lui-même.
Une excellente suite où l’équilibre entre Histoire et fiction est parfait.
Stéphane Girardot
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