© Hiroaki Samura / Kodansha Ltd. / © 2023 Casterman

• Titre(s) : Tome 1
• Scénariste(s) - Dessinateur(s) : Hiroaki Samura
• Editeur(s) : Casterman
• Collection : Sakka
• Parution : Septembre 2023
• Prix : 13,95 €
• EAN : 9782203245532

Japon médiéval. Pour se racheter d’avoir tué cent des siens et recouvrer sa mortalité, Manji fait une proposition à Yaobikuni, la vieille femme aux huit siècles. Il devra pour cela tuer mille scélérats. Ainsi, le mystérieux ver qui guérit toutes ses blessures même les plus terribles, le Kessenchû, partira-t-il ? Rin est une jeune fille qui, après deux ans d’entrainement, souhaite ardemment venger son père, tué par Anoysu Kagehisa, qui veut anéantir le concept même du sabre et unir toutes les écoles d’arts martiaux du pays, dont celle du Muten’Ichiryû que dirigeait le père de Rin, sous la bannière de l’Ittôryû. Guidée par Yaobikuni, Rin trouve le samouraï sans maître, errant et immortel, afin de lui demande de l’aide dans l’accomplissement de son projet, tout en sachant qu’il ne peut pas refuser. Cependant, Manji n’accepte pas immédiatement d’être son garde du corps et le fait seulement après un temps de réflexion. Peut-être parce que Rin lui fait penser à sa petite sœur Machi ? Quoi qu’il en soit, le duo atypique s’engage dans une quête où les lames seront souillées plus d’une fois !

Cette série éditée pour la première fois en France en 1995 par les éditions Casterman est LA référence en matière de manga de sabre. L’un des événements de cette rentrée est sans aucun doute cette nouvelle édition, baptisée « Immortal Edition », qui en est proposée. Les trente opus de L’Habitant de l’infini seront publiés sous la forme de quinze doubles tomes au rythme d’un tous les deux mois. C’est une très belle occasion de (re)découvrir l’œuvre exceptionnelle de Hiroaki Samura qui bénéficie d’une nouvelle traduction, d’un nouveau lettrage et d’une jaquette très soignée. Outre l’histoire qui happe très rapidement le lecteur, c’est le style graphique du mangaka qui marque les esprits et surtout la rétine. Le dessin entièrement réalisé à l’encre de chine est nerveux, dense et très sombre. Le chara design est aussi assez percutant car l’auteur y intègre notamment des influences « punk » comme les coiffures « éclatées » pour certains personnages. Cependant, un petit détail pourra gêner les puristes : le prénom de la jeune héroïne change, Lin devient Rin. Pour accentuer le plaisir, sachez que chaque sortie sera accompagnée de celle d’un épisode de la suite cette série culte, L’Labitant de l’infini – Bakumatsu, écrite par Renji Takigawa et dessinée par Ryû Suenobu, le tout sous la supervision directe du maître.

Une très belle réédition pour ce must have indémodable !

Stéphane Girardot