Titre : Les gueules rouges
Scénariste : Jean-Michel Dupont
Dessinateur – Coloriste : Eddy Vaccaro
Éditeur : Glénat
Collection : 1000 Feuilles
Parution : Mars 2017
Prix : 20,50€
Été 1905. Le cirque de Buffalo Bill, en tournée dans toute l’Europe, s’arrête à Valenciennes. Un évènement incroyable qui laisse rêveur et intrigue de nombreuses personnes dont fait partie Gervais Cottignies. Ce dernier, qui a obtenu son certificat d’études avec une mention « très bien », est un jeune mineur de fond. Alors que son maître Monsieur Watremez estime qu’il peut prétendre être instituteur voire ingénieur plus tard, son père en a décidé autrement en le contraignant à embrasser la même profession que lui. Malgré cela, Gervais a toujours soif de savoir et d’évasion. C’est pour cela qu’il fait tout pour assister au grand spectacle et ne recule devant aucun moyen, et certainement pas la resquille. Il y fait la connaissance de White Eagle, un Sioux Lakota, qui est membre de la troupe du « Buffalo Bill’s Wild West Show ». Cette rencontre l’entraine dans une aventure hors du commun qui vire au cauchemar lorsque ses nouveaux amis indiens sont accusés du meurtre d’une petite fille.
Au cœur du coron d’Arenberg, Jean-Michel Dupont (Love in Vain) imagine et tisse un lien entre les gueules rouges du western (NDLR : on appelle également gueules rouges les mineurs des exploitations de bauxite) et les gueules noires de l’univers minier en la personne du jeune Gervais au moment même où se déroule la tournée européenne du Buffalo Bill’s Wild West Show. Une rencontre entre deux mondes qui constitue un choc culturel mais aussi et surtout, une manière originale d’aborder avec un œil bienveillant de nombreux sujets comme la vie quotidienne des mineurs au début du XXème siècle, les conditions de travail de l’époque, l’Histoire des indiens d’Amérique avec en toile de fond l’anarchisme montant et les premières bases de la loi sur la laïcité. Ce récit riche de plus de cent pages est émotionnellement fort. Ce qui se ressent parfaitement dans la retranscription graphique qu’en fait Eddy Vaccaro (Mobutu dans l’espace). Les très belles planches à l’aquarelle de l’auteur sont au diapason des sentiments, sensations et ambiances présents au fil de l’histoire. De plus, un lien affectif se crée rapidement avec Gervais mais aussi avec les autres personnages. Et ce n’est pas parce qu’ils parlent ch’ti !
Une belle histoire avec eud’ vrais morceaux de vie dedans !
Stéphane Girardot
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