
© 2017 Casterman
Titre : 1918 – La Der des ders
Scénariste : Régis Hautière
Dessinateur – Coloriste : Hardoc
Coloriste : David François
Éditeur : Casterman
Parution : Novembre 2017
Prix : 13,95€
Janvier 1918. Cela fait trois mois que les Lulus ont quitté Luce et sa grand-mère. C’est la dernière année de la Grande Guerre mais les orphelins n’en savent absolument rien. Ils sont tellement occupés à ne pas tomber sur des soldats allemands ou sur des personnes mal intentionnées, comme Léandre, qu’ils évitent tout contact avec qui que ce soit. Leurs errances les ramènent en France occupée et plus précisément dans une forêt sombre où ils trouvent une bâtisse qui parait inoccupée. Malheureusement, ce n’est pas le cas et ils sont faits prisonniers par un groupe secret appelé « les gentils hommes ». Cependant, leurs geôliers, Gérard et le Comte, leurs proposent un marché. Ils souhaitent que les Lulus jouent les espions pour obtenir des informations sur les positions des troupes allemandes en échange de leur liberté, voire mieux, d’une aide pour quitter la zone occupée. Pour ce faire, les amis sont séparés pour la première fois depuis le début du conflit. Alors que Lucien et Luigi partent pour Charleville, Ludwig et Lucas restent avec le Comte. Quand se retrouveront-ils à nouveau réunis ? Si toutefois…
Est-ce bien utile de dire que la série Le Guerre des Lulus est excellente et que cet opus en est la parfaite conclusion ? Non, car c’est un fait acté ! Album après album, Régis Hautière nous a fait aimer les Lulus comme s’ils étaient des membres de notre famille, pleurer, vibrer, rigoler, avoir peur pour et avec eux, et par-dessus tout le scénariste a mélangé avec une maestria extraordinaire leur histoire avec l’Histoire. Chaque livre a eu son lot de surprise et La Der des ders ne déroge pas à cette règle. En effet, ce dernier tome plonge le groupe de copains dans une situation à nouveau pleine de danger, sur un rythme soutenu, où la fin est tout sauf un « happy end » au sens propre du terme. En cela, les choix scénaristiques sont très judicieux mais aussi assurément douloureux. À noter également le passage traité tout en finesse et tendresse autour d’Albéric et la cabane. Et, pour boucler la boucle, Régis Hautière termine cet épisode sur une séquence où le Lulu du premier tome finit d’écrire le récit des Lulus avant d’être interrompu par ses arrière-petits-enfants venus pour les vacances. Mais de quel Lulu s’agit-il ? Si vous êtes attentifs, deux éléments vous donneront la réponse à cette question que nous ne vous « spoilerons » pas. Si la qualité de l’histoire est indéniable, il en est de même de la prestation graphique d’Hardoc. Le style semi-réaliste du dessinateur fait une nouvelle fois mouche. L’auteur impose depuis le début un dessin sincère qui transpire toutes les émotions avec une justesse remarquable. Du bel ouvrage exacerbé par une mise en couleurs à quatre mains fort bien sentie par le duo qu’il forme avec David François. Même si nous sommes tristes de quitter nos Lulus, sachez que nous les retrouverons bientôt ! En effet, rendez-vous est pris pour La Guerre des Lulus : La Perspective Luigi, deux tomes sur leur passage au camp de concentration d’Holzminden entre le printemps 1916 et l’été 1917, dont deux pages à la subtile colorisation pastel vous sont offertes en exclusivité en fin de volume après l’habituelle gazette et quelques hommage dessinés.
En regard de sa qualité globale et de sa portée pédagogique évidente, à quand La Guerre des Lulus dans les écoles ? En attendant, le pack de cinq albums de la série est une très bonne idée cadeau pour Noël !
Stéphane Girardot
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