© 2023 Casterman

• Titre(s) : Lucas
• Scénariste(s) : Régis Hautière
• Dessinateur(s) - Coloriste(s) : Hardoc
• Coloriste(s) : David Périmony & David François
• Editeur(s) : Casterman
• Parution : Novembre 2023
• Prix : 13,95 €
• EAN : 9782203224278

2 septembre 1918, Pays-Bas. Sur le départ pour la France via l’Angleterre, Lucas écrit une lettre à l’Abbé de Valencourt, le seul dont il connaît l’adresse par cœur. Courrier dans lequel il raconte tout ce qu’il lui est arrivé, non pas depuis son départ de l’orphelinat avec les Lulus car ce serait bien trop long, mais depuis qu’il est tout seul. Son récit débute au moment où il est séparé de Ludwig par les Allemands et que son passeur le conduit à la Maison de l’espoir à Eijsden, refuge fondé par une comtesse dans son propre château, semblable par bien des aspects à ce que Lucas a connu à la Maison des enfants trouvés. S’il s’y fait une nouvelle amie en la personne de Marie, il rencontre également Agnès, Raoul et Léon qui lui rappellent malheureusement Octave et sa bande. En effet, le trio n’a de cesse de chercher des noises aux deux nouveaux amis et de raconter des menteries à leur sujet tout le temps de leur présence au refuge. Et même au-delà ! Cela aboutit à une situation bien délicate pour Lucas et Marie. Début du printemps 1919. Arrivés à Eijsden, Luce, Lucien et Luigi poursuivent leur enquête pour retrouver leurs « frères ». Celle-ci prend une nouvelle tournure en ce qui concerne Lucas !

Après des albums centrés sur Lucien, Luigi et Luce, c’est au tour de Lucas d’être le personnage central de ce nouveau tome de la série. Comme nous a si bien habitués Régis Hautière, son protagoniste est certes en haut de l’affiche mais il n’est absolument pas seul à se produire sur scène. Pour nous raconter à travers deux lettres, qui se traduisent par de nombreux hors-textes, ce qu’il lui est personnellement arrivé après la séparation, le scénariste fait intervenir de nouveaux personnages hauts en couleur comme Agnès, Raoul et Léon, et une jeune fille terriblement attachante et émouvante en la personne de Marie. Des émotions, il y en a beaucoup dans cet opus qui pourrait être l’avant-dernier de La Guerre des Lulus car il ne reste plus que Ludwig dans le groupe qui n’ait pas encore fait l’objet d’un focus. Heureusement, les deux premières planches du tome 10 viennent donner aux lecteurs une petite idée de son devenir en fin de récit après La Guerre des Lulus – Le Supplément illustré habituel, une amorce de final qui promet aux lecteurs une probable – voire une certaine – coulée de larmes lors de la réunification de “nos Lulus”. Sachez, Régis et Vincent, qu’il y a énormément d’affection entre ces guillemets ! Graphiquement, Hardoc nous régale encore et toujours. L’évolution dans le temps des héros est parfaitement maîtrisée et les chara designs des nouveaux intervenants très réussis. On adore le côté “Nelly Olson” que l’illustrateur a donné à Agnès. Big up pour la couverture, lourde de signification, dont le choix a tenu compte de l’avis des fans !

Un épisode émouvant et réussi qui renforce notre attachement pour les Lulus !

Stéphane Girardot