Grateful Dead #2

Titre : Tome 2/2
Scénariste – Dessinateur : Masato Hisa
Éditeur : Casterman
Collection : Sakka
Parution : Février 2019
Prix : 8,45€

Ko-Lin et Lee Lin-Chu sont dans une gare déserte où ils assistent à l’arrivée d’un train nullement annoncé et à l’étrange cargaison. En effet, de ses wagons sort une armée de Jiangshi contrôlée par un jeune maître taoïste muni d’une cloche impériale. Malheureusement, ils ne peuvent pas l’interroger car, lors de l’affrontement, il bascule du côté des morts après avoir été mordu suite à une maladresse de sa part. L’impitoyable tueuse est donc obligée de l’éliminer au même titre que les autres Jiangshi. Du coup, il leur est impossible de savoir d’où venaient ces morts-vivants et à qui ils étaient destinés. Cependant, lors d’une passe à la maison close « le paradis dans le vase », c’est une nouvelle fois auprès de Maître Wu que les chasseurs glanent d’intéressantes informations. Ce dernier, ne sachant pas vraiment tenir sa langue, leur révèle qu’un certain professeur de l’Académie du Savoir Parfait cache des monceaux de cadavres dans les sous-sols. Suivant cette piste, Lee Lin-Chu, l’ancien exorciste reconverti en tenancier de bordel, et Ko-Lin, prostituée le jour et guerrière la nuit, toujours assistés par l’étrange Cho, s’engagent dans une chasse aux zombies où ils doivent faire face à de multiples périls pour sauver Shanghai.

Ce deuxième et dernier tome de Grateful Dead conclut de manière ultra « punchy » cette création de Masato Hisa (Area 51). Quatre chapitres et un épilogue pour arriver au bout de la chasse aux Jiangshi menée par Lee Lin-Chu et Ko-Lin, qui introduisent de nouveaux protagonistes (un jeune maître taoïste, le concierge Lau de l’Hôtel de la Lune Blanche, l’exorciste Wang Lin, le Professeur Breton et l’Eunuque, maître du jeu) dans des lieux différents (l’Académie du Savoir Parfait, le Club des Étoiles Gourmandes du Mont Liang, etc.) où l’intensité monte crescendo pour arriver à son paroxysme en même temps qu’au sommet de l’organisation à l’origine de cet étrange trafic de morts-vivants. C’est sanglant, ça va vite et ça part dans tout les sens. Cependant, tout est parfaitement maîtrisé. L’auteur place également de judicieux clins d’œil à des personnalités ayant un rapport direct avec le récit comme les paléontologues britanniques Gideon Mantell et Richard Owen ainsi que le révolutionnaire et homme d’état chinois Sun Yat-Sen. N’oublions pas les révélations sur Ko-lin et Cho ! Graphiquement, la retranscription est toujours aussi efficace, notamment grâce à un trait acéré et un découpage assez cinématographique, usant de cases verticales ou horizontales sur deux planches qui dégagent toute l’énergie du récit.

Un seinen en deux tomes qui préfigure du talent de Masato Hisa.

Stéphane Girardot