
© 2018 Gallimard
Titre : Gramercy Park
Scénariste : Timothée de Fombelle
Dessinateur – Coloriste : Christian Cailleaux
Éditeur : Gallimard
Parution : Avril 2018
Prix : 20€
1954. Madeleine, jeune femme esseulée, s’occupe de ruches sur le toit d’un immeuble en plein Manhattan. Elle semble attendre quelque chose ou quelqu’un, observe chaque jour l’immeuble d’en face. De l’autre côté de la rue, elle regarde les fenêtres du grand appartement de Mr Day, caïd de la pègre cloîtré chez lui à l’exception d’une mystérieuse sortie dominicale. Ils s’observent, ne se connaissent pas, se questionnent chacun de leur côté. Mr Day finit par demander à ses hommes de main d’en savoir plus sur elle. Tout en étant préoccupé par ses affaires, il ne comprend pas les comportements de sa petite-fille Billie. Taciturne, peu bavarde, elle se promène au parc quotidiennement, accompagnée par ses gardes du corps. Quant à Madeleine, elle se remémore ces jours heureux d’après-guerre où elle dansait à l’Opéra de Paris et où elle a fait la connaissance de Jeremiah, ce bel Américain pour qui elle a arrêté sa carrière afin de s’installer à New York. Aujourd’hui, elle se demande où est la mère de Billie ? Où va Mr Day tous les dimanches à onze heures ? La jeune femme se décide à le suivre, à l’espionner… Au cœur d’une histoire sombre, la jeune femme essaie juste de compléter son passé, de se consoler de son amour perdu, de comprendre comment sa vie a pu basculer et enfin de trouver une vérité somme toute mélodramatique.
Voici un album qui ne pourra pas vous laisser indifférent. Gramercy Park est le lieu d’une histoire qui au départ commençait bien. Une jolie histoire d’amour entre une ballerine française et un Américain à l’aube de l’après-guerre. Mais des mauvais démons sont apparus et la vie de l’héroïne va s’écrouler. Digne d’un film noir hollywoodien des années 50, le scénario est porté par une intrigue entre consolation et vengeance. Le récit repose sur un moment réellement vécu par Timothée de Fombelle lorsqu’il se trouvait à New York en 2012 lors de la tempête Sandy. Un moment si particulier qu’une histoire devait naître de cette expérience. La collaboration avec le dessinateur Christian Cailleaux a été évidente dès le départ. Celui-ci a pu s’approprier le texte librement, permettant ainsi au le lecteur de ressentir une certaine mélancolie au fil des pages. Les dessins réalisés au fusain reflètent néanmoins très bien cette ambiance années 50 et le côté cinématographique du récit est bien présent. On voit bien également que les deux auteurs sont amateurs de films de l’époque et cela est évidemment bien retranscrit dans cet album réussi. D’ailleurs Madeleine, l’héroïne, a les traits d’une certaine Audrey Hepburn et ce n’est pas une coïncidence. Gramercy Park est le témoin d’une histoire touchante.
Une belle histoire mêlant le polar noir des années 50 et le mélodrame. Les amateurs apprécieront sans aucun doute
Laurence Dhô
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