Titre : Goodbye Ceausescu
Scénariste : Romain Dutter
Dessinateur : Bouqé
Coloriste : Paul Bona
Éditeur : Steinkis
Parution : Septembre 2021
Prix : 22€
Roumanie, 25 décembre 1989. Le monde assiste, interloqué, à la révolution expresse, et au procès et à l’exécution du couple Ceaușescu – retransmis en direct à la télévision –, qui sonnent la fin d’un régime tyrannique du bloc communiste. Marqué par ces images d’enfance, Romain a eu envie de comprendre ce qu’est devenu ce pays si proche… et pourtant si méconnu. Trente ans plus tard, il embarque pour un road-trip trépidant avec une question en tête : vivre dans un pays postcommuniste, qu’est-ce que c’est ?
Voilà un ouvrage passionnant pour tous ceux qui s’intéressent à la Roumanie, de ses origines jusqu’à son évolution récente. Le voyage de Romain Dutter permet de balayer tous les aprioris que l’on peut avoir de ce pays sans le connaître. Parcourant plusieurs régions avec l’innocence et la naïveté du novice, il n’élude aucune question politique, économique ou sociale, en croisant une population diversifiée, des autochtones aux expatriés. Sa virée permet de mieux saisir ce pays captivant aux influences et traditions variées, très francophone mais aussi marqué par d’autres cultures, notamment saxonne dans les montagnes de Transylvanie. Le portrait est assez fidèle à l’image que l’on peut avoir gardée d’un voyage sur place, et donnera très probablement envie aux lecteurs de découvrir ou de redécouvrir ce pays. Le ton est volontiers plus léger et drôle qu’un documentaire classique pour la télévision, mais les explications n’en sont pas moins nombreuses. En résumé, on en a pour son argent, et notre curiosité est pleinement satisfaite. Le plaisir provient aussi du dessin de Bouqé qui, à la manière d’un Nicolas Wild dans son œuvre, arrive très bien à nous immerger dans l’ambiance du voyage, comme si nous étions dans les valises du reporter. Invisible dans l’album, il a bénéficié d’une importante documentation du scénariste et l’a aussi accompagné sur place.
Un très bel hommage à la Roumanie qui permet d’en avoir une image plus juste que celle véhiculée par l’imaginaire collectif.
Nicolas Raduget
Réagissez !
Pas de réponses à “Goodbye Ceausescu”