- Titre(s) : Tome 1
- Scénariste(s) - Dessinateur(s) - Coloriste(s) : Pierre Alary
- Editeur(s) : Rue de Sèvres
- Parution : Avril 2023
- Prix : 25,00 €
- EAN : 9782810202195
Avril 1861, Géorgie. Scarlett O’Hara tombe des nues lorsque elle apprend les fiançailles d’Ashley Wilkes, une annonce devant être officielle le lendemain. Depuis toujours amoureuse de ce charmant voisin, la jeune fille pensait cet amour réciproque et espère encore pouvoir le faire changer d’avis. Au cours de la fête, et alors que les invités sont surtout occupés à discuter avec enthousiasme et optimisme de la guerre qui s’annonce entre l’Union du nord du pays et la Confédération, Scarlett échoue à faire avouer à Ashley ses sentiments mais fait la rencontre d’un homme rustre et direct du nom de Rhett Butler. Peu de temps après, la guerre est déclarée, Scarlett épouse un prétendant, lui donne un enfant et se retrouve à Atlanta, bien loin de ses rêves…
« Ces beaux orateurs qui ne sont pas sur les champs de bataille mais trouvent plein de bonnes raisons pour motiver les idiots qui combattent savent bien que la seule chose qui vaille, c’est l’argent. Si les gens qui décident des guerres ne les rendaient pas sacrées, qui irait se battre? »
En s’attaquant à un monument de la littérature américaine, rendu éternel par une rapide adaptation au cinéma devenu l’un des plus grands chefs d’œuvre du genre ayant immortalisé les figures aussi romantiques que romanesques des deux personnages principaux sous les traits des inoubliables Vivien Leigh et Clark Gable, Pierre Alary ne s’est pas offert une tache facile mais un défi spectaculaire. Le résultat est tout bonnement stupéfiant, autant par le volumineux album qu’il représente (soit plus de 130 planches) et le soin apporté par l’éditeur à sa finition (notamment un dos toilé du plus bel effet, pour un prix une nouvelle fois très resserré pour cette qualité) que par le souci du détail sur chaque page. Dessinateur émérite, Pierre Alary convoque ici tout son talent et son sens de la mise en scène pour alterner entre moments tragiques, touchants ou plus comiques. Le plus bluffant reste sans doute sa colorisation, subtile, variée et d’une grande force évocatrice selon les séquences. Autant en emporte le vent, roman de Margaret Mitchell tombé dans le domaine public en 2020, n’était pas exempt de quelques éléments dérangeants ayant trait à l’esclavagisme, avec sa vision sudiste de la guerre de Sécession, mais l’artiste parvient, grâce à de bonnes idées, à les éviter ou à les évoquer avec intelligence, tout en conservant le vrai sujet de fond, à savoir l’émancipation d’une femme qui va, à travers les nombreux coups durs, à trouver la force de devenir plus que ce à quoi elle était destinée.
Gone with the wind est une adaptation à la fois fidèle et moderne, portée par un graphisme à couper le souffle.
Arnaud Gueury
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