Titre : Une sale affaire
Scénariste : Jean-Charles Kraehn
Dessinateur – Coloriste : Chrys Millien
Éditeur : Glénat
Parution : Juin 2021
Prix : 12,50€
Dorénavant loin des mondanités et du gratin dans lequel il s’était retrouvé un peu malgré lui, Gil Saint-André est revenu aux préoccupations quotidiennes d’un dirigeant d’entreprise. Du moins jusqu’à un étrange coup de téléphone l’avertissant que quelqu’un veut sa peau et qu’il donnera son nom en échange d’une somme rondelette. S’il prend cela pour une blague, Gil rit moins quand son avion, trafiqué, manque de s’écraser au décollage. Après avoir cédé au chantage, prévenu sa tendre Djida et pris quelques vacances, l’homme d’affaires lyonnais ne peut s’empêcher de repenser aux menaces et à ce lieu cité par le malfaiteur et où il n’a pourtant jamais mis les pieds. Sûrement un piège, mais c’est devenu sa spécialité…
« Je ne crois pas à cette histoire de vengeance… plutôt des spécialistes de l’extorsion. Ils t’ont raté volontairement pour te foutre la pétoche, et pour que tu craches au bassinet. »
Après des aventures de haut vol qui avaient un peu dénaturé l’ambiance provinciale et réaliste de ses aventures, le héros créé par Jean-Charles Kraehn retrouve un cadre plus ordinaire qui ne rend pas ses péripéties moins passionnantes, au contraire. Certes la résolution du mystère est un peu rapide et manque un peu de surprises car certains éléments sont prévisibles, les doutes sur le passé de Gil sont vite levés, quelques commentaires en voix off sont un peu pesants, mais le déroulement de l’histoire est plaisant et le fait de tout voir se conclure dans cet album évite les longueurs. En confiant le premier rôle à Djida dans la seconde partie, le scénariste remet en lumière une héroïne plus qu’attachante, qui ne se contente pas de jouer les flics. Placé dans un décor précis, fidèlement reconstitué, le récit offre de nouveaux décors, bucoliques, que Chrys Millien met en images de son trait précis. De plus en plus à l’aise avec les personnages, qu’il a fait évoluer jusqu’à s’en emparer, il se permet même une recrue prestigieuse avec l’apparition du légendaire Danny de Vito dans le rôle d’un patron d’auberge.
Une aventure réaliste qui remet la série dans un cadre plus conforme aux premiers albums.
Arnaud Gueury
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