- Titre(s) : Episode 2
- Scénariste(s) : Juan Díaz Canalès & Teresa Valero
- Dessinateur(s) - Coloriste(s) : Antonio Lapone
- Editeur(s) : Dargaud
- Parution : Février 2022
- Prix : 18,00 €
- EAN : 9782205087246
Depuis qu’elle a hérité du désuet journal Gentlemind, Navit en a fait un magazine de premier plan, porté par une équipe motivée et pleine d’imagination. Malgré tout marquée par sa séparation avec l’illustrateur Arch Parker, vedette du rival Esquire, la jeune femme ne manque pas d’ambition mais se heurte à un écueil quand les textes anonymes de « John Doe » nécessitent de révéler qui se caché derrière ce pseudo. Car l’ancien avocat Waldo Trigo rechigne à se dévoiler. Les coups d’éclat politiques de sa sœur en faveur de Porto Rico dérangeant les annonceurs, quelques critiques assassines et de vieux dossiers troublants vont alors mettre en péril le journal…
« Certains écrivains disent que le meilleur moyen de sauver une histoire est de tout jeter… et de recommencer. Tu voudrais recommencer? »
En poussant le mélodrame jusqu’aux dernières pages de ce diptyque, Juan Díaz Canalès et Teresa Valero font vivre les pires tourments à leurs personnages, ballottés au gré des scandales, des soucis conjugaux ou familiaux, ou tout simplement de leurs choix, souvent désastreux. Pour autant, le ton doux-amer de l’ensemble atténue ce drame qui touche chacun d’une manière ou d’une autre, et la volonté de suivre leurs histoires sur plusieurs décennies offre un panorama émouvant et fort, sur fond de l’univers impitoyable de la presse des années 40 à 70. Avec des dialogues inspirés et des héros fragiles mais touchants, même si Navit se révèle souvent antipathique, les scénaristes suivent les changements de la société avec beaucoup de justesse. De son côté, Antonio Lapone maitrise de plus en plus le média BD, lui qui excelle tant dans l’illustration tendance fifties. Son découpage et sa narration se montrent bien plus lisibles, tout en gardant la force de son trait, en particulier dans son audacieuse colorisation. On regrettera juste quelques personnages bizarrement dessinés, comme Jo dans ses premières apparitions et cette espèce de masque figé qu’elle arbore.
Une conclusion forte et émouvante pour un diptyque original.
Arnaud Gueury
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